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Cuba: soixante ans d'embargo américain


En vigueur depuis soixante ans, l'embargo américain contre Cuba est devenu endémique. Retour historique sur plusieurs décennies de tensions américano-cubaines

  • John F. Kennedy décrète l'embargo sur les importations en provenance de Cuba

    Un décret signé le 3 février 1962 par le président John Fitzgerald Kennedy instaura un «embargo sur tout commerce avec Cuba». La veille de son entrée en vigueur le 7, le président américain commande 1200 cigares cubains pour son usage personnel un bien depuis interdit aux citoyens américains.

  • Début de la «crise des missiles»

    Un avion-espion américain prend des photographies de missiles balistiques soviétiques à portée moyenne et à portée intermédiaire en pleine installation à Cuba. Équipés d’ogives nucléaires, ces missiles peuvent toucher des cibles aux États-Unis. 

    Il y a 50 ans, la crise des missiles cubains
  • Les Cubains autorisés à se rendre aux Etats-Unis

    Castro avait indiqué une année auparavant que les Cubains qui le souhaitaient pouvait partir pour les États-Unis. Quelques jours plus tard, le président Lyndon B. Johnson annonce qu'il ouvrira les frontières américaines à tous les Cubains et promulguera un projet de loi sur l'immigration qui donne la préférence aux migrants cubains ayant des liens familiaux avec les citoyens ou résidents américains. En novembre 1966, Johnson promulgue une loi qui permet aux Cubains qui arrivent aux États-Unis de demander la résidence permanente après un an.

  • Cuba et les Etats-Unis reprennent le dialogue

    La section des intérêts américains à Cuba est créée sous l’égide de l’ambassade de Suisse. La Havane et Washington reprennent officieusement le dialogue.

  • Signature d'un accord sur la migration de Cubains aux États-Unis

    Washington et Cuba signent un accord. Il concerne la plupart des problèmes liés à l'immigration de citoyens cubains aux États-Unis: les 125 000 personnes qui avaient fui leur pays entre avril et septembre 1980 obtiennent le statut de résident permanent aux États-Unis. 

     

  • Adoption de la loi Helms-Burton renforçant l'embargo contre le régime cubain

    Adoptée par l'administration Clinton, cette loi fédérale renforce l'embargo contre Cuba. Elle prohibe à n’importe quelle personne ou entreprise dans le monde de «trafiquer» avec des biens américains qui ont été nationalisés par Fidel Castro dans les années 1960. Les échanges culturels entre artistes cubains et artistes internationaux deviennent presque impossibles. Washington interdit par ailleurs la commercialisation d’œuvres provenant de l'île.

     

    L'Amérique punit mais sa politique des sanctions agace
  • Léger assouplissement de l'embargo

    Le président Bill Clinton annonce trois mesures d'allègement de l'embargo destinées à diminuer les souffrances de la population. Les vols humanitaires directs entre les États-Unis et Cuba sont rétablis, ainsi que l'autorisation pour les Américains d'origine cubaine ou pour les exilés cubains vivant aux États-Unis d'envoyer de l'argent à leur famille – levant ainsi deux mesures adoptées en mars 1996. 

  • Visite du président Carter à La Havane

    Le 14, Jimmy Carter prononce à l'université de La Havane un discours intégralement retransmis par la radio et la télévision nationales. L'ancien président plaide en faveur de la normalisation des relations américano-cubaines, et notamment de l'abrogation de l'embargo. Six jours plus tard, jour du centenaire de l'indépendance de l'île, le président Bush rejette l'idée d'une levée de l'embargo. Il soumet l'évolution de la position de son pays à la démocratisation du régime castriste, notamment à l'occasion des élections législatives prévues pour 2003.

    Un changement à La Havane est-il possible?
  • Fidel Castro quitte le pouvoir

    Raul Castro devient officiellement président cubain le 28 février 2008. Fidel, son frère, est très affaibli par la maladie. Le règne de Raul Castro se caractérise par une ouverture croissante du pays. Le ministre des Affaires étrangères Felipe Pérez Roque signe le Pacte international sur les droits politiques et civiques et le Pacte international sur les droits économiques, sociaux et culturels, adoptés par l'ONU en 1966 et que La Havane avait toujours refusé de rejoindre.

    «L'embargo et la politique d'hostilité et d'agression de Washington contre Cuba constituent le plus sérieux obstacle à la jouissance par le peuple cubain des droits protégés par les pactes», précise Felipe Pérez Roque. 

    Fidel Castro, 90 ans de révolution
  • Assouplissement des sanctions américaines envers Cuba

    Le 13, Washington lève les restrictions sur les voyages et les transferts d'argent des Cubano-Américains vers leur pays d'origine. Ces mesures assouplissent l'embargo économique sans toutefois le lever. Il sera désormais possible aux Américains d'origine cubaine de se rendre librement dans l'île et d'effectuer des transferts d'argent illimités vers Cuba. Cela concerne près d’un million et demi d'Américains dont un membre de la famille vit sur l'île. Le lendemain, Fidel Castro, insatisfait, demande à Barack Obama de mettre fin au blocus sur Cuba.

    Le 17, alors que le président cubain Raúl Castro a déclaré la veille souhaiter entamer un dialogue avec les États-Unis, «sur un pied d'égalité», le président américain lui demande de montrer «des signes de changement» avant d'aller au-delà des premières mesures prises.

    Fidel Castro demande la levée du blocus
  • Les Etats-Unis et Cuba annoncent le rétablissement de leurs relations diplomatiques

    Le 17, le président américain Barack Obama et son homologue cubain Raúl Castro annoncent simultanément le rétablissement des relations diplomatiques entre leurs deux pays. «Todos somos americanos» – «Nous sommes tous américains» –, déclare Barack Obama qui reconnaît l'échec de la politique d'isolement de l'île devenue communiste en 1959. De son côté, Raúl Castro insiste sur la nécessaire levée de l'embargo économique imposé par les États-Unis à Cuba depuis 1962. Cette annonce s'accompagne de libérations de prisonniers de part et d'autre. Le Vatican et l'Église catholique cubaine ont joué un rôle important dans ce rapprochement. 

  • Rencontre entre Barack Obama et Raúl Castro

    Le 11, à Panamá, Barack Obama et Raúl Castro ont un premier entretien en tête à tête en marge de la réunion du sommet des Amériques, auquel Cuba participe pour la première fois. Barack Obama annonce son intention de retirer Cuba de la liste noire américaine des États soutenant le terrorisme. 

    Obama et Castro réunis pour écrire l’Histoire
  • Réouverture des ambassades

    Les ambassades américaine à La Havane et cubaine à Washington rouvrent officiellement, à la suite du rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays annoncé en décembre 2014. Bruno Rodriguez effectue à cette occasion la première visite d’un ministre des Affaires étrangères cubain aux États-Unis depuis 1959. Il réclame la levée de l’embargo économique qui frappe son pays ainsi que la restitution de la base de Guantanamo occupée par les Etats-Unis sur l’île. 

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  • Visite du président Barack Obama à Cuba

    Du 20 au 22, le président américain Barack Obama effectue une visite à La Havane. Il s’entretient, le 21, Raúl Castro qui rappelle les exigences de son pays au sujet de la rétrocession de la base militaire de Guantanamo et de la levée de l’embargo économique. Le président Obama rencontre des représentants du secteur privé ainsi que des opposants. 

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    Barack Obama à Cuba, la force des symboles
  • Donald Trump annonce une révision de la politique d’ouverture

    À Miami, le président Donald Trump annonce une révision de la politique d’ouverture en direction de Cuba engagée par son prédécesseur Barack Obama. Sans revenir sur le rétablissement des relations diplomatiques, il déclare vouloir annuler  le marché totalement inéquitable» conclu avec le «régime militaire» cubain, et maintenir l’embargo imposé à l’île. Donald Trump justifie son geste par la défense des droits de l’homme.

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  • Election de Miguel Díaz-Canel à la présidence

    Le numéro deux de l'exécutif cubain Miguel Diaz-Canel est élu pour succéder au président sortant Raul Castro. Cela met un terme à près de six décennies de pouvoir des frères Castro sur l'île.

     

    Les défis colossaux de Miguel Díaz-Canel à Cuba
  • L'administration Trump remet Cuba sur liste noire

    L'administration de Donald Trump annonce, à neuf jours de la fin de son mandat, qu'elle avait inscrit à nouveau Cuba dans la liste noire américaine des «Etats soutenant le terrorisme». Cette décision de dernière minute risque de rendre plus difficile toute volonté du président élu Joe Biden, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, de renouer avec La Havane. Après le rapprochement spectaculaire sous l'administration Obama, l'administration Trump n'a fait que durcir ses positions à l'égard du pouvoir communiste.

     

    L'administration Trump remet Cuba sur la liste noire des «Etats soutenant le te…
  • Un mouvement de contestation éclate à Cuba

    Des milliers de personnes manifestent spontanément à travers le pays aux cris de «Nous avons faim» et « À bas la dictature ». Le président Miguel Díaz-Canel met en cause la «mafia cubano-américaine». Ce dernier accuse le gouvernement américain d'être derrière ces manifestations historiques, via sa «politique d'asphyxie économique pour provoquer des troubles sociaux».

    Washington annonce des sanctions contre le ministre cubain chargé de la Sécurité et contre une unité du ministère de l’Intérieur, accusés d’atteinte aux droits humains pour avoir réprimé les manifestations. Ce sont les premières mesures de ce type adoptées par l’administration Biden contre Cuba.

    Zoé Valdés: «Le peuple cubain se rebelle contre l’indifférence et l’oubli»
  • Des entrepreneurs cubains demandent à Biden la levée des sanctions

    Plusieurs centaines d'entrepreneurs cubains demandent dans une lettre adressée au président américain la levée des sanctions économiques contre l'île de gouvernement communiste, qui «nuisent considérablement» à leurs activités et leurs familles. Pendant sa campagne, le président avait souligné la nécessité d'une «nouvelle politique envers Cuba» et évoqué l'idée de lever les restrictions sur les voyages de touristes américains vers l'île, et sur les transferts de fonds entre particuliers. Mais il n'a pour le moment modifié aucune mesure.

     

Réalisation web: Marie-Amaëlle Touré Textes: Universalis.fr et AFP. Images: AFP, Keystone, Reuters.