« Le Monde » et Politico ont révélé des discussions secrètes entre l'équipe de Christiane Taubira et celle de Yannick Jadot. Concurrente perdante du candidat vert à la primaire écologiste, Sandrine Rousseau s'est indignée de ne pas avoir été informée de l'initiative. Va-t-elle parasiter la campagne de Jadot ?
Sandrine Rousseau va-t-elle troller la campagne de Yannick Jadot ? Le candidat écolo à toutes les chances de le craindre. C'est sans doute pourquoi il a cru bon de clarifier la situation ce 9 février au micro de LCI en déclarant : « Je suis le candidat des écologistes à la présidentielle. » Et donc pas elle, battue au second tour de la primaire écolo en septembre dernier.
Pour comprendre cette mise au point, petit rappel des faits : le 8 février, le journal Le Monde rapportait qu'une rencontre secrète s'était tenue, dimanche 6 février au soir, à Romainville entre des représentants de Yannick Jadot d'un côté (dont Julien Bayou, le secrétaire national d'Europe Écologie-Les Verts), et de Christiane Taubira de l'autre (dont Guillaume Lacroix – président du Parti radical de gauche).
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L'objectif ? Amener l'ancienne ministre de Hollande, à la peine dans les sondages, à se ranger derrière Yannick Jadot. En échange de quoi l'ancienne garde des Sceaux se verrait confier la tête d'une Assemblée constituante ou de l'Assemblée nationale en cas de victoire écologiste en avril.
« Politique à l'ancienne »
De quoi faire s'étrangler Sandrine Rousseau, laquelle aurait appris l'existence de cette réunion « dans la presse ». Il faut dire qu'elle est tout de même présidente du conseil politique de Yannick Jadot : « C’est de la politique à l’ancienne, estime-t-elle sur BFMTV mardi soir, l'air pincé. Faire des réunions d’alcôve, entre hommes en plus parce qu’il n’y avait pas une femme, c'est exactement ce qu'il faut faire pour dégoûter les gens de la politique. »
Sandrine Rousseau critique la méthode – « des tractations de couloir » – mais pas le projet puisqu'elle-même a « toujours tendu la main à Christiane Taubira ». Toujours à sa mission de ne laisser passer aucune discrimination, elle estime d'ailleurs qu'après le grand flou de sa prestation sur la question du logement, la candidate soutenue par les radicaux de gauche a été victime d'« un traitement sexiste voire raciste » de sa candidature.
Mais Sandrine Rousseau ne se contente pas de taper sur la méthode Jadot, elle prend également l'initiative d'appeler à un plus large rassemblement encore. Pour elle, le projet d'une « Assemblée constituante, ça permettra de tendre la main à Jean-Luc Mélenchon ». Yannick Jadot a-t-il été sondé ? Pas sûr.
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C'est sans doute pourquoi au micro d'Élizabeth Martichoux, le candidat vert a tenu à siffler la fin de la récré : « Tout le monde va retrouver un peu de calme, un peu de sérénité, a-t-il tonné. Christiane Taubira avait promis d’appeler tout le monde. J’ai été courtois, j’ai répondu. Et vous me permettrez de ne pas discuter, avant de recevoir l’appel de Christiane Taubira, avec Sandrine Rousseau. » Et il reste encore deux mois de campagne...
