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Addiction«Le métavers pourrait renforcer une pathologie: la phobie sociale»

Un petit pourcentage d’utilisateurs développera une addiction au métavers, comme c’est le cas avec les réseaux sociaux.

Le monde des addictions évolue avec la technologie. Le métavers risque aussi d’entraîner des comportements de dépendance. Gabriel Thorens, médecin adjoint agrégé au Service d’addictologie des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), donne son avis.

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Est-ce que l’arrivée du métavers vous inquiète?

Les nouvelles technologies adviennent pour le meilleur et pour le pire. Le métavers permettra de mieux se former ou facilitera certains échanges. Par contre, on imagine aussi certaines dérives.

Quelles sont ces dérives potentielles?

La publicité sera certainement plus intrusive. Imaginons son salon qui, une fois devenu virtuel, sera bombardé d’annonces conseillant de changer son canapé ou son carrelage. Des intermédiaires, comme Facebook, Swisscom et d’autres, seront assis, avec nous, dans nos salons. Il y aura toute une réglementation à mettre en place. Enfin, des répercussions psychologiques pourraient découler des avatars. Quelles seront les conséquences sur l’image de soi? Sera-t-on davantage poussé à modifier son apparence réelle pour ressembler à son avatar? Le métavers pourrait aussi renforcer une pathologie, celle de la phobie sociale. Certaines personnes risquent de s’isoler encore davantage.

«Plus les récompenses sont rapides et aléatoires, plus le risque d’addiction est élevé.»

Gabriel Thorens, médecin spécialiste des addictions

Pensez-vous que le métavers entraînera davantage d’addiction?

Si les casques ou les lunettes s’avèrent être très performants, la technologie pourrait être adoptée par un large public. Dès lors, un petit pourcentage d’utilisateurs développera une addiction, comme c’est le cas actuellement pour les réseaux sociaux, les jeux vidéo ou les casinos en ligne. Cette dépendance est liée aux contenus relayés. Plus les récompenses sont rapides et aléatoires, plus le risque d’addiction est élevé. Les like, les notifications et autres gains financiers font partie de ces récompenses.

0,4% de joueurs pathologiques

Au service d’addictologie des HUG, constatez-vous une augmentation des consultations liées à internet?

Nous avons une légère augmentation des consultations, essentiellement chez les jeunes adultes et les plus de 50 ans. Chez ces patients, nous retrouvons les mêmes changements neurobiologiques que dans l’addiction à d’autres drogues. Or, internet propose des stimuli de manière concentrée, rapide et toujours disponible. La drogue est toujours à portée de main.

Des études montrent que les jeux en ligne ou les réseaux sociaux ont un effet sur la dopamine et stimulent le circuit de la récompense qui incite à jouer toujours plus. En stimulant la production de dopamine, l’usage excessif des jeux vidéo ou des réseaux sociaux peut installer dans le cerveau une modification des circuits décisionnels. Le raisonnement et la maîtrise de soi sont perturbés. Et la dépendance peut s’installer.

Néanmoins, on ne parle que de 0,4% de joueurs pathologiques, contre 3 à 4% pour l’alcool. Seule une minorité des gens sont potentiellement à risque de développer une réelle addiction. Malheureusement, ce sont souvent les personnes défavorisées avec une vie sociale peu stimulante qui développent ce trouble.

Se soigner grâce à la psychothérapie

Comment en guérit-on?

Essentiellement grâce à la psychothérapie, plus précisément par des thérapies cognitives et comportementales. En revanche, les traitements pharmacologiques ne sont pas recommandés ou alors, uniquement pour soigner les comorbidités psychiatriques, comme une dépression ou une anxiété.