Demi-salaire pour des profs contractuels, en cas de Covid-19

  • Masque ou pas, le risque de contamination en milieu scolaire est élevé.
    Masque ou pas, le risque de contamination en milieu scolaire est élevé.
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M.L

l'essentiel Recrutés à tour de bras pour remplacer la vague d’enseignants absents, les jeunes contractuels qui ont la malchance d’attraper le Covid risquent de ne plus être payés.

Touchés par un Covid-19 qui circule largement dans les établissements scolaires, les enseignants manquent à tous les étages. Faute d’une réserve suffisante de remplaçants contre laquelle s’insurgent régulièrement parents d’élèves et syndicats enseignants, l’éducation nationale recrute tout ce qu’elle peut trouver comme contractuels à durée déterminée. Pour la FSU, un pas de plus vient d’être franchi dans "la précarisation de nos professions, enseignant et accompagnant d’élèves en situation de handicap (AESH)".

"Non contente de développer toujours davantage les contrats précaires en CDD ou CDI, de jeter certains d’entre eux et elles avant les vacances scolaires, de généraliser les contrats à temps partiel imposés, de sous-payer ces personnels… voilà que l’éducation nationale en vient à faire payer à ces personnels le fait d’être malades du Covid-19" s’insurge la FSU.

Le syndicat dénonce le sort réservé aux contractuels victimes du Covid moins de 4 mois après le début de leur contrat. En cas de contamination et de retrait obligatoire de 5 à 7 jours, "ils voient leur salaire complètement suspendu sur la durée de leur isolement". Outre la journée de carence rétablie depuis le 22 janvier, les indemnités journalières versées par la sécurité sociale couvrent à peine la moitié du salaire espéré. "Alors même que ces personnels ont très probablement été contaminés dans le cadre de leur travail", martèle la FSU.

Aucune réponse satisfaisante

Interpellée par les syndicats, la direction académique n’aurait donné, selon la FSU, "aucune réponse satisfaisante".

Interrogée par la Dépêche du Midi, la direction a fait savoir qu’elle n’était pas maître de ce dossier : "c’est le rectorat qui gère".

Pas de quoi arranger les affaires de cette jeune étudiante en préparation du concours de professeur des écoles, recrutée par contrat il y a moins de quatre mois jusqu’à la fin de l’année. Touchée par le virus du Covid-19 avant d’avoir franchi le seuil des quatre mois, elle a eu la mauvaise surprise d’apprendre qu’elle ne toucherait, en indemnité journalière par la sécurité sociale, que l’équivalent d’un demi-salaire.

Une double peine vécue comme une injustice, mai pas au point de témoigner à visage ouvert.

"Elle nous a contactés pour savoir si c’était normal. Mais comme elle veut présenter le concours d’entrée à la formation d’enseignant, elle a peur de s’attirer des ennuis", expliquent les représentants FSU en déplorant ce régime de la peur. "Ils sont dans une précarité telle qu’ils ne sont pas prêts à s’exprimer, même anonymement.

Le 3 janvier sur la chaîne de télévision LCI, le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer appelait tous ceux, "qui n’ont pas réussi leurs concours, mais qui ont des aptitudes à l’enseignement" à prêter main-forte dans les écoles. Dans le Tarn selon la direction académique, actuellement 100 classes par jour sont fermées dans le Tarn, faute de remplaçant.

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Les commentaires (1)
Lilliput Il y a 2 années Le 10/02/2022 à 09:16

Des profs non-remplacés.... logique, qui ira faire le boulot pour 1/2 salaire de contractuel ?
Personne !
Scrutez bien les programmes des candidatEs à l'élection présidentielle, voyez si certainEs n'ont pas déjà exercé des responsabilités politiques, ... faites-vous votre avis ! Voyez comme Blanquer a été plus que "léger" pour le protocole de début janvier, voyez comment il a modifié le bac et les enseignements, en baissant toujours plus le nombre d'heures de cours, ce qui fait des profs en moins, là est le but !. . En faisant semblant de modifier la modification en math, celle d'il y a à peine 2 ans ! Toutes ces improvisations et ces mesures sont néfastes, presque anti-pédagogiques.
Blanquer a siphonné toutes les réserves, en terme de profs remplaçants, l'Education Nationale est à l'os, avec des profs précaires en très nette augmentation, donc des gens pas formés, fragilisés, alors que ce métier exige de l'assurance et de la méthodologie pour travailler en équipe. Formation réduite à quelques vidéos simplistes tellement pauvres en contenus que c'est à désespérer.
Il y a hélas de plus en plus de turn-over des précaires, ce qui est à l'opposé des équipes pédagogiques tellement importantes, le suivi des élèves n'est pas une option qu'on pourrait sacrifier, mais un impératif.
En plus des profs précaires, que dire des Aesh, des Aed... tous ces personnels inestimables,, essentiels, parmi les plus mal considérés, car payés sous le seuil de pauvreté. Sans statuts, jetables, ...
Depuis les débuts de la 5e R, jamais l'école n'aura été aussi et autant dénigrée, malmenées, méprisée par le ministre de tutelle ! Les élèves, les familles, les personnels... tous !