Au lycée parisien Henri IV, un professeur de prépa suspecté d'agression sexuelle

Le professeur de lettres âgé de 52 ans a été mis à pied, après que trois anciennes étudiantes du prestigieux établissement ont informé la direction de l'emprise qu'il exerçait sur elles. Ce qui aurait contraint une victime à accepter des rapports sexuels non consentis.
Au lyce parisien Henri IV un professeur de prpa suspect d'agression sexuelle
LOIC VENANCE/AFP via Getty Images

La réputation d'excellence du lycée Henri IV risque d'être entachée. D'après une information du Figaro, trois anciennes élèves de la classe préparatoire hypokhâgne ont alerté la direction de la relation « malsaine » que leur professeur de littérature a entretenue avec elles en 2016. Les jeunes femmes ont accusé l'homme, âgé à l'époque de 46 ans, d'avoir abusé de son autorité et de son statut pour instaurer un jeu de séduction qu'elles ne pouvaient refuser. Sous emprise, l'une d'entre elles a été contrainte à avoir des relations sexuelles avec lui, indique le quotidien. À la suite de ces révélations, le rectorat de Paris et l'inspecteur général de l’éducation, du sport et de la recherche ont suspendu l'enseignant pour une une durée de quatre mois, tandis qu'une enquête est actuellement en cours. 

La victime principale explique qu'elle a été contrainte d'accepter une relation sexuelle de peur des représailles et de décevoir le professeur. « Je ne l’avais jamais désiré, mais je ne me voyais pas lui dire non. J’avais l’impression de lui devoir quelque chose », raconte la jeune femme qui avait vingt ans au moment des faits. Elle dénonce des mois d'isolement de ses proches, où elle se mure dans le silence sous la domination totale de ce professeur qu'elle admire par dessus tout. «Je voulais qu’il approuve tous mes faits et gestes. Ce que je lisais, ce que je pensais. Il m’impressionnait » admet-elle, « il a une aura » déclare une autre. Les trois élèves décrivent des scénarios similaires. Des SMS et des mails incessants, des invitations à dîner ou à se rendre au théâtre en permanence. 

Aujourd'hui, deux des jeunes femmes ont exprimé leur souhait de ne pas porter plainte, tout en espérant que leurs souffrances soient reconnues. Elles ont d'ailleurs lancé un appel sur les réseaux sociaux pour inciter d'autres victimes potentielles à s'exprimer. « Nous voulons protéger les autres étudiantes et pointer du doigt un dysfonctionnement dans les relations prof-élève », expliquent-elle. Le 17 février prochain, les ex-étudiantes ont rendez-vous avec le rectorat de Paris pour livrer à nouveau leur version des faits.