Connexion
Mot de passe oublié Pas encore de compte ?

CAC 40

PXI - FR0003500008
7 984.93 -0.99 % Temps réel Euronext Paris

Cac 40 : La Russie, ce nain boursier qui pèse à peine un quart du CAC 40

samedi 12 février 2022 à 07h00
Le marché russe est un nain boursier

(BFM Bourse) - Un parfum de guerre froide souffle de nouveau entre la Russie et l'Occident alors que Moscou exhibe sa puissance géopolitique et militaire à la frontière ukrainienne. Celles-ci apparaissent néanmoins largement disproportionnées par rapport au poids économique, et boursier, du pays.

Le bruit des bottes résonne de nouveau à la frontière ukrainienne. Mais il ne faut pas se leurrer: si la Russie dispose encore d’un pouvoir de nuisance géopolitique considérable (une partie de l’Europe étant dépendante de son gaz, voire de son blé), le pays n’est plus que l’ombre de la puissance économique qu’il était. Depuis la dissolution de l’URSS en 1991, le déclassement est spectaculaire. La Russie se classe en 2020 seulement au 11e rang mondial, entre la Corée du Sud et le Brésil. Le constat est encore plus net si l’on prend en compte le PIB par habitant, puisque celui de la Russie n’émarge qu’à environ 10.000 dollars par an, soit six fois moins que celui d’un États-Unien ou quatre fois moins que celui que celui d’un Français.

En Bourse, la situation n’est pas plus folichonne. Le principal indice de la place moscovite, le Moex, qui comprend 41 valeurs représentant environ 90% de la capitalisation boursière de l’ensemble des valeurs cotées à Moscou, n’affiche que 54.514 milliards de roubles de valorisation au 10 février, soit moins de 640 milliards d’euros – l’équivalent d’un quart du CAC 40. À lui seul, LVMH (première capitalisation européenne) pèse donc 56% de la valorisation combinée des 41 entreprises composant l’indice vedette de la Bourse de Moscou. Et Apple pèse environ 4 fois l’ensemble des entreprises cotées russes.

En regardant d’un peu plus près, trois sociétés jouissent en outre d’une pondération combinée supérieure à 40% au sein de l’indice. Il s’agit du géant du gaz et du pétrole Gazprom (15,91%), du producteur pétrolier Lukoil (12,95%) et de la banque Sberbank (12,91%). Aucune d’entre elles ne dépasse en revanche le seuil des 100 milliards d’euros de valorisation, quand 5 entreprises françaises (et plus d’une vingtaine en Europe) y parviennent. Porté par la flambée des cours du gaz, Gazprom est celui qui s’en rapproche le plus avec une valorisation de 93,4 milliards d’euros – ce qui situe le groupe autour du 145e rang mondial.

Ultra-dépendance aux matières premières

Parmi les autres grandes capitalisations du Moex, on retrouve un autre pétrolier (public), Rosneft (72 milliards) et un autre producteur de gaz, Novatek (près de 60 milliards d’euros), dont TotalEnergies est actionnaire à hauteur de 20%. Spécialisée dans l'exploitation et la transformation du nickel et du palladium, Norilsk Nickel est pour sa part valorisée 42 milliards d’euros.

Derrière, le trou est béant puisque la septième plus grande valorisation du MOEX, la société minière Polyus Gold, n’atteint que 19,2 milliards d’euros de valorisation – l’équivalent de Teleperformance, 29e capitalisation du CAC 40. Au sein du S&P, plus de 300 entreprises jouissent d’une valorisation supérieure. Le poids économique des entreprises russes demeure donc très limité.

Le panorama des plus grosses sociétés cotées russes (et la balance commerciale russe) amènent par ailleurs au constat que l’économie locale est ultra-dépendante des matières premières (pétrole, gaz, métaux mais aussi céréales), ce qui est typique des économies émergentes. Tout comme la faiblesse du compartiment technologique, dont les principaux représentants (récemment intégrés au Moex) Mail.ru (message électronique) ou Ozon (e-commerce) affichent respectivement 1,7 et 4,2 milliards d’euros de valorisation. Le "Google russe" Yandex, seule valeur technologique au sein du MSCI Russia Index (26 valeurs), dispose enfin d’une capitalisation de 16,2 milliards d’euros – soit pile 100 fois moins que le géant technologique californien auquel il est comparé.

Quentin Soubranne - ©2024 BFM Bourse
Votre avis
Portefeuille Trading
+303.30 % vs +60.63 % pour le CAC 40
Performance depuis le 28 mai 2008

Newsletter bfm bourse

Recevez gratuitement chaque matin la valeur du jour