La candidate des Républicains à la présidentielle “a démontré cet après-midi qu’elle n’avait rien à envier, en termes de décibels, à Zemmour et ses meetings pleins à craquer”, observe El Periódico. “Elle a aussi voulu apparaître comme une femme proche des classes populaires, dans le pur style Le Pen. Et comme une femme d’État loin des extrêmes, comme Macron.”

Mais pour le quotidien catalan, Valérie Pécresse “reflétait aussi le manque d’originalité idéologique d’une droite républicaine en pleine décadence, dont l’espace est cannibalisé par Macron au centre droit, et par Le Pen et Zemmour” sur sa frange extrême.

“Pécresse a échoué à dominer le débat politique avec ses idées”, parce qu’elle “essaie de couvrir tous les courants idéologiques d’un parti divisé”, renchérit The Guardian. Résultat : “Son message aux électeurs n’est pas toujours très clair.”

“Nouvelle France”

Son discours devant quelque 7 500 militants massés au Zénith, à Paris, reflétait ce grand écart idéologique, relève La Libre Belgique. “Pendant une heure quinze, seule en scène derrière un pupitre, Valérie Pécresse a prononcé un discours d’abord très emprunté, les mains posées à plat sur le pupitre puis ouvertes vers la foule, sur sa vision de la ‘nouvelle France’.”

“Puis elle a déroulé l’intégralité, ou presque, de ses mesures, abordant tous les thèmes de sa campagne, de l’agriculture au burkini, en passant par le renforcement des mathématiques à l’école et l’assimilation des immigrés”, détaille le quotidien belge.

Pour AP, c’était un discours “souvent dur”, défendant “une position ferme sur l’immigration, cherchant apparemment à séduire les conservateurs et l’extrême droite”. L’agence de presse américaine note que la candidate est même allée “plus loin dans cette rhétorique” en défendant l’idée de construire des “murs” aux frontières de l’Union européenne.

“S’il faut bâtir des murs comme le font certains États, je les soutiendrai”, a lancé la candidate. “Je veux qu’ensemble nous luttions contre l’immigration, qui débouche sur des zones de non-France. Si un pays refuse de reprendre ses clandestins, ce sera, avec moi, zéro visa.”

En résumé, écrit The Times, Valérie Pécresse “a cherché à se présenter comme une dirigeante à poigne, qui défendrait les intérêts de la France sur la scène mondiale”, en se réclamant au passage de ses deux héroïnes, Margaret Thatcher et Angela Merkel, “des femmes qui ont toujours protégé leurs peuples”.

“Indomptable”

Mais malgré ses efforts, Mme Pécresse “a eu du mal ce dimanche à trouver la formule pour redynamiser une campagne à la peine” et “son grand oral n’a pas convaincu”, assène Le Soir.

Le quotidien bruxellois souligne que “tant qu’Emmanuel Macron n’est pas encore descendu dans l’arène, la droite veut encore croire à une victoire possible”, mais il doute que ce meeting suffise “à créer un électrochoc dans l’électorat”.

“Ceux qui espéraient repartir de ce premier meeting de campagne convaincus que Valérie Pécresse incarne solidement la droite française devront néanmoins attendre. Pour l’heure, la candidate de 54 ans a plutôt contourné les obstacles”, estime pour sa part Le Temps.

“La candidate des Républicains refuse le marathon présidentiel”, analyse le quotidien suisse. “Elle lui préfère le sprint, une fois qu’Emmanuel Macron sera entré en lice.” De fait, la candidate a prévenu ses partisans dimanche : “Je suis une femme française indomptable, rien ne m’arrêtera.”