Paris : le premier radar anti-bruit fait son apparition

Le premier radar sonore de contrôle anti-bruit a été posé, ce lundi. Après une phase d’expérimentation rue d’Avron (XXe) et rue Cardinet (XVIIe), la verbalisation automatique commencera au printemps 2023 avec une amende forfaitaire de 135 euros.

    Deux modules acoustiques comprenant chacun quatre micros protégés par des grilles métalliques, le tout assorti de trois caméras, une pour filmer le flot de la circulation, les deux autres pour photographier les plaques d’immatriculation : telle est la composition du premier radar sonore de contrôle anti-bruit accroché depuis ce lundi à un réverbère au niveau du 54 rue d’Avron (XXe). Un deuxième sera posé ce mardi rue Cardinet (XVIIe).

    Ces deux sites présentant la particularité d’avoir deux sens de circulation à une seule file chacun, font partie des neuf retenus dans le cadre d’une expérimentation nationale menée avec le ministère de la Transition écologique. « Nous entamons une période de rodage, d’homologation et nous commencerons la verbalisation automatique au printemps 2023 avec une amende forfaitaire de 135 euros », annonce Dan Lert (EELV), adjoint à la transition écologique.

    Ce dispositif qui fonctionne un peu comme un radar de contrôle de la vitesse, « verbalisera les véhicules, généralement des deux-roues motorisés, qui dépassent le niveau maximum fixé par les normes, c’est-à-dire 85 ou 90 dB, soit quatre fois le bruit d’un poids lourd », explique Fanny Mietlicki, directrice de Bruitparif.

    « La nuit, une moto peut réveiller jusqu’à 10 000 Parisiens »

    Évoquant « les motos aux moteurs débridés ou trafiqués » qui vrombissent dans les rues de la capitale, Nicolas Nordman (PS), adjoint à la sécurité et à la police municipale, martèle : « La lutte contre le bruit qui pourrit la vie quotidienne des Parisiens, fait partie des missions prioritaires de la police municipale. » Non sans rappeler que « les agents municipaux ont des sonomètres à disposition ».

    Adjoint aux transports et aux mobilités, David Belliard (EELV) souligne : « Nous prenons à bras-le-corps un problème de santé publique majeur qui a longtemps été un angle mort de la politique de la Ville. » Dan Lert précise que « l’exposition au bruit routier, génératrice de troubles du sommeil et de maladies cardiovasculaires, provoque une perte d’espérance de vie de huit mois. » Et cite ce chiffre incroyable : « La nuit, une moto peut réveiller jusqu’à 10 000 Parisiens ».