PARDONBientôt un projet de loi pour demander « pardon » aux harkis

Guerre d’Algérie : Le Parlement va consacrer dans la loi le « pardon » demandé par la France aux harkis

PARDONLe projet de loi ouvre aussi la voie à une indemnisation pour certaines familles
Algérie : Adoption du projet de loi pour demander «pardon» aux harkis
C.Poh avec AFP

C.Poh avec AFP

Soixante ans après la fin de la guerre d’Algérie, le Parlement s’apprête à adopter définitivement mardi, par un ultime vote du Sénat, un projet de loi pour demander « pardon » aux harkis, qui ouvre la voie à une indemnisation pour certaines familles.

Ce texte vient concrétiser un engagement pris par le président Emmanuel Macron, qui, le 20 septembre dernier, avait demandé « pardon » à ces Algériens ayant combattu aux côtés de l’armée française, mais qui furent « abandonnés » par la France après la signature des accords d’Evian, le 18 mars 1962.

Près de 60 ans après, les plaies ouvertes par cette guerre meurtrière (1954-1962) sont loin d’être refermées. Et la discussion du texte a suscité beaucoup d’émotion et de passion dans les hémicycles des deux assemblées, des tensions aussi dans la communauté harkie.

Un projet de loi qui prévoit des « réparations »

Députés et sénateurs sont parvenus à un texte de compromis en commission mixte paritaire, qui a été approuvé la semaine dernière une dernière fois par l’Assemblée nationale. Le vote de la Haute Assemblée vaudra donc adoption définitive.

Ce projet de loi est « celui de la reconnaissance par la Nation d’une profonde déchirure et d’une tragédie française, d’une page sombre de notre Histoire », fait valoir la ministre chargée de la Mémoire et des Anciens Combattants Geneviève Darrieussecq.

Près de la moitié d’entre eux ont été relégués dans des camps et des « hameaux de forestage ». « Ces lieux furent des lieux de bannissement, qui ont meurtri, traumatisé et parfois tué », selon la ministre.

Pour ceux-ci, le projet de loi prévoit « réparation » du préjudice avec, à la clé, une somme forfaitaire tenant compte de la durée du séjour dans ces structures, de 2.000 à 15.000 euros. Le nombre de bénéficiaires potentiels est estimé par le gouvernement à 50.000, pour un coût global de 302 millions d’euros sur environ six ans.

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