Irak : détruite en 2017, la Grande Mosquée al-Nouri de Mossoul renaît grâce à l’Unesco

Irak : détruite en 2017, la Grande Mosquée al-Nouri de Mossoul renaît grâce à l’Unesco
L'Unesco s'engage à « Faire revivre l'esprit de Mossoul » pour reconstruire la ville détruite en 2017 par les attaques de l’État islamique. Ici, l'église Al Saa'a avant l'enlèvement des décombres ©️UNESCO

L’Unesco à travers l’opération « Faire revivre l'esprit de Mossoul » s’attache à la reconstruction du patrimoine religieux et historique de la ville irakienne depuis 2018. Aujourd'hui, des travaux sont menés à la grande mosquée al-Nouri, détruite en 2017 par les attaques de l’État islamique.

Le 8 février, l’Organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) a annoncé le début en mars des travaux de reconstruction de la Grande Mosquée al-Nouri et son fameux minaret penché al-Hadba, ainsi que des églises al-Saa’a et al-Tahera à Mossoul (Irak). En partenariat avec les Émirats arabes unis (EAU), l’Unesco travaille depuis février 2018 à l’opération « Faire revivre l’esprit de Mossoul » pour reconstruire la ville détruite en 2017 par les attaques de l’État islamique. 80 % de la vieille ville de Mossoul avait alors disparu. En 2019, l’Unesco a levé plus de 100 millions de dollars, pour moitié promis par les EAU. L’Union européenne s’est également associée à l’opération pour reconstruire 122 maisons historiques du vieux Mossoul.

Un monument emblématique de Mossoul

La Grande Mosquée al-Nouri aurait été construite en 1172 à la demande de l’émir Noureddine al-Zink. Remarquable pour cette ancienneté, son minaret al-Hadba est également fameux. Ce nom signifie « le bossu » en raison de son apparence penchée. La légende dit qu’il est ainsi incliné en signe de vénération devant l’Isra, le voyage de Mahomet à la Mecque dans la religion musulmane. Monument emblématique de la ville de Mossoul, de forme cylindrique et haut de 45 mètres, il était richement décoré de formes géométriques. Quand la mosquée a été détruite et reconstruite en 1942 pour rénovation, le minaret a conservé, lui, sa forme historique. Les deux ont été détruits lors de la bataille de Mossoul, entre l’Irak et l’État islamique, pour la prise de la ville.

Le minaret Al Hadba en reconstruction ©UNESCO

Le minaret Al Hadba en reconstruction ©UNESCO

Les deux édifices étaient donc en tête de la liste des monuments à restaurer en priorité pour l’Unesco. « Cette initiative de reconstruction et de réconciliation vise à redonner sa gloire d’antan à cette ville riche et diverse, dont l’histoire plurielle se situe au carrefour des cultures et des religions du Moyen-Orient. », précise le communiqué de l’organisation annonçant le début des travaux.

Minaret de la mosquée al-Nouri de Mossoul en 2013 ©️Wikimedia Commons / Faisal Jeber

Minaret de la mosquée al-Nouri de Mossoul en 2013 ©️Wikimedia Commons / Faisal Jeber

Intégrer les instances locales dans l’opération de restauration

La réhabilitation a commencé à l’automne 2018 d’abord par le déminage des sites historiques, encore plein de substances dangereuses après les conflits. Il a fallu également trier les éléments de valeur parmi les décombres, et les restaurer. L’opération a été prise en charge par des experts internationaux et des étudiants en archéologie de l’université de Mossoul. Le but de l’entreprise était aussi de promouvoir et d’intégrer les instances locales dans l’opération de restauration. À la suite d’un concours international lancé pour sa reconstruction, une équipe égyptienne d’architecture aura la charge de la reconception de la mosquée jusqu’en avril 2022.

Des travaux de reconstruction sont engagées à l'église al-Saa'a ©️Unesco

Des travaux de reconstruction sont engagées à l’église al-Saa’a ©️UNESCO

La reconstruction a également impliqué des fouilles qui ont révélé quatre salles en pierre et en plâtre sous la mosquée, datant de la période Atabeg (XIIe siècle), probablement utilisées pour les ablutions. « Cette découverte apporte un message d’espoir aux habitants de Mossoul, d’Irak et du monde entier. Elle met en lumière l’histoire profonde de ce pays ; elle ouvre de nouvelles possibilités d’apprendre et de découvrir le riche patrimoine de l’Irak », a déclaré Ernesto Ottone Ramírez, sous-directeur général pour la culture de l’Unesco, en visite en Iraq pour l’occasion. Les travaux de restauration à al-Nouri doivent être terminés d’ici fin 2023.

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