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Chine: le planning familial projette «d'intervenir» pour dissuader les femmes d'avorter

La Chine entend relancer le taux de natalité en réduisant le nombre d’interruptions volontaires de grossesse. C’est en tout cas ce que laisse entendre le planning familial chinois, qui affirme vouloir « intervenir » auprès des femmes et des adolescentes « non mariées » pour les convaincre de ne pas avorter.

Alors que des inquiétudes planent sur la baisse des taux de natalité et de mariage du pays, les responsables locaux de la branche jeunesse du Parti communiste chinois assument de plus en plus le rôle d’entremetteurs, dans la province du Shandong, le 17 octobre 2021.
Alors que des inquiétudes planent sur la baisse des taux de natalité et de mariage du pays, les responsables locaux de la branche jeunesse du Parti communiste chinois assument de plus en plus le rôle d’entremetteurs, dans la province du Shandong, le 17 octobre 2021. AFP - NOEL CELIS
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De notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde

On ne sait pas exactement comment l’agence de planification entend « intervenir », mais pour l’instant il n’est pas question d’interdire l’avortement en Chine. Selon le plan publié fin janvier, l’objectif est « d’améliorer la santé reproductive » et de réduire les grossesses non désirées via des campagnes d’éducation et de propagande destinées à encourager les Chinois à avoir plus d’enfants.

Neuf millions d’IVG

Car depuis quelques années, les sismographes démographiques s’affolent.

Selon les chiffres de la Commission nationale de la santé, la Chine a enregistré près de 11 millions de naissances l’an passé, et près de 9 millions d’interruptions volontaires de grossesse, dont 4 millions, soit 40%, chez les adolescentes. C’est ce public de jeunes femmes « non mariées » comme le disent les médias officiels qui est visé par cette « intervention ».

Les programmes mettront l’accent sur les « valeurs familiales traditionnelles », le renforcement des cours d’éducation sexuelle qui font souvent défaut en Chine, afin que les « hommes respectent et comprennent les femmes », indique une universitaire féministe de l’université de Shanghai citée par le South China Morning Post.

Stigmatisation

Face à un taux de natalité qui pique du nez, les autorités ont déjà tenté beaucoup de choses : l'assouplissement de la politique des naissances avec l’autorisation d’avoir un troisième enfant en mai dernier, l’instauration d’une période de trente jours avant de pouvoir divorcer, l’allongement des congés mariages jusqu’à trente jours ou des congés maternité dans certaines provinces.

Pour l’instant, ces mesures n’ont pas eu le succès escompté. Le vieillissement de la population chinoise continue de s’accélérer. Pour les militantes des droits des femmes, souvent censurées, il faut prendre garde à ce que les mesures ne stigmatisent pas davantage les adolescentes qui souhaitent avorter. Pour relancer les naissances, disent-elles, il faudrait surtout changer les mentalités, diminuer le poids des traditions familiales, dont ne veulent plus une partie des jeunes Chinoises, et commencer par augmenter la durée du congé paternité.

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