Belfort Condamné à 9 mois de prison ferme pour violences conjugales, il tente de se suicider dans le tribunal

Alors qu’il venait d’être condamné à neuf mois de prison ferme pour violences envers sa compagne, un prévenu a tenté de se suicider en sautant dans les escaliers du tribunal de Belfort, mardi. Rattrapé par l’escorte, l’homme, pris d’une crise d’épilepsie, a ensuite été pris en charge par les pompiers.
Mathis RAGUIN - 15 févr. 2022 à 19:45 | mis à jour le 15 févr. 2022 à 20:01 - Temps de lecture :
Le prévenu avait déjà été condamné en 2009 pour violences conjugales.  Photo ER /Michael DESPREZ
Le prévenu avait déjà été condamné en 2009 pour violences conjugales. Photo ER /Michael DESPREZ

Une scène inaccoutumée s’est produite ce mardi 15 février après-midi dans l’enceinte du tribunal judiciaire de Belfort. Un homme qui venait d’être reconnu coupable de violences conjugales et d’outrages a tenté de se suicider en sautant par-dessus la rampe des escaliers du tribunal. Il a été rattrapé in extremis par l’escorte qui le raccompagnait jusqu’à sa cellule. Dans la foulée, il a fait une crise d’épilepsie. Pris en charge par les pompiers, il a été emmené à l’hôpital.

Je l’aime depuis 26 ans, je n'ai rien fait  !

Le prévenu

Avant d’en arriver là, le prévenu était présenté devant le juge dans le cadre d’une comparution immédiate, pour violences habituelles sur sa concubine. Des faits commis entre le 5 février 2016 et le 5 février 2022 à Foussemagne. Lors de son interpellation le 10 février, il avait outragé les policiers venus le chercher en leur criant : « Allez vous faire foutre bande de branleurs ! »

Tout au long de son jugement, le prévenu, âgé de 62 ans, a nié avoir frappé sa compagne depuis sa condamnation en 2009 pour des faits de violence : « Je ne l’ai pas touchée depuis cette date. Je l’aime depuis 26 ans, je n’ai rien fait ! »

Il m’a passé une corde au cou avant de me pendre à une poutre de la maison

La victime

La femme, elle, explique dans ses auditions être victime d’humiliations, de violences. Son compagnon exige d’elle des relations sexuelles quotidiennes depuis de nombreuses années. C’est la présidente du tribunal qui a lu les déclarations de la victime, absente à l’audience : « En juillet 2020, il m’a passé une corde autour du cou avant de me pendre à la poutre de la maison. Il a dit qu’il voulait me pendre avant de se pendre après. Quand il a vu que je suffoquais, il m’a décrochée », lit la présidente. La réponse du prévenu est immédiate : « C’est faux ! Cette corde, elle était pour moi ! »

La fille donne l'alerte

C’est la fille de la victime qui donne l’alerte le 5 février : alors qu’elle est au téléphone avec le prévenu, elle entend sa mère crier. Le lendemain, une plainte est déposée. « Madame reconnaît qu’il y a eu de très bons moments, mais qu’il y en a surtout des mauvais », explique la juge.

« Tous les stigmates d'une personne maltraitée »

Pour le procureur, les violences endurées par la victime ne font aucun doute : « Selon l’expertise psychologique, elle présente tous les stigmates d’une personne maltraitée », explique Sandra Coelho. Elle demandera une peine de trois ans de prison dont deux assortis d’un sursis probatoire avec un maintien en détention.

Maintien en détention

Du côté de la défense, on plaide la relaxe pour les faits de violences expliquant qu’il y a trop d’éléments flous pour entrer en voie de condamnation.

Finalement, le tribunal décidera de condamner le prévenu à 30 mois de prison dont 21 mois assortis d’un sursis probatoire. Un maintien en détention a également été prononcé.

« Laissez-moi mourir »

Alors qu’il venait de fondre en larmes à l’annonce de la sentence et qu’il était en train d’être raccompagné par l’escorte pénitentiaire, le prévenu a tenté d’enjamber la rambarde de l’escalier pour se jeter dans le vide et mettre fin à sa vie. Alors qu’il était pris en charge par les pompiers, le sexagénaire a répété à plusieurs reprises « Pourquoi m’avoir rattrapé ? Laissez-moi mourir. »