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Cerveau et psy

Ebola : le virus pourrait se cacher dans le cerveau avant de refaire surface

Ebola est capable de se cacher dans les cavités cérébrales des macaques pendant au moins quatre semaines où il échappe au système immunitaire, avant de réinfecter son hôte. Des résultats qui pourraient expliquer les vagues de réinfection en Guinée ou en République Démocratique du Congo (RDC).

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Ebola dans le cerveau

Le virus Ebola (en brun) peut survivre dans le cerveau de macaques. Il se trouve ici dans un ventricule cérébral, une cavité où circule le liquide céphalo-rachidien. Le singe a survécu au virus après un traitement à base d'anticorps monoclonaux (en bleu).

Dr. Xiankun (Kevin) Zeng, USAMRIID

Le virus Ebola, qui sévit en Afrique par vagues épidémiques depuis 1976, cause sans cesse de nouvelles flambées épidémiques, malgré les traitements et les vaccins disponibles. La dernière de février 2021 en Guinée, qui a causé 12 morts, ne serait pas due à une contamination par l'animal, comme cela avait été le cas par le passé. Cette fois-ci, le premier cas déclencheur de l'épidémie proviendrait d'une personne encore infectée de la vague épidémique précédente, chez qui le virus a survécu avant de refaire surface. 

Il a longtemps été difficile d'en savoir plus sur la présence du virus dans l'organisme faute de survivants à la maladie. Les flambées épidémiques font des ravages et le taux de mortalité de la maladie est très élevé. Son taux de mortalité peut varier de 25% à 90% selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). L'épidémie de 2014, qui a touché la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone, a toutefois permis d'établir que près de la moitié des survivants pourraient héberger le virus, caché dans l'organisme, selon une publication dans Nature. D'autres travaux, également dans Nature, ont permis d'observer qu'entre 2013-2016 et 2021, le virus a très peu muté en Guinée. C'est grâce à cette donnée que les scientifiques ont pu établir que le virus se serait caché durant cinq ans dans un organisme avant de se réactiver en 2021. Des scientifiques ont par ailleurs analysé le cas d'un homme chez qui le virus est resté durant cinq ans dans les testicules. Il aurait ensuite pu contaminer une femme en Guinée, ce qui aurait mené à la flambée épidémique de 2021 dans le pays.

Un réservoir de cavités cérébrales

Mais les testicules ne sont pas le seul organe dans lequel le virus Ebola réussit à survivre. Des recherches menées par l'U.S Army Medical Research Institute of Infectious Diseases et publié dans Science Translational Medicine ont montré qu'Ebola avait la capacité de se cacher dans le cerveau de primates. "Le cerveau est un organe aux propriétés immunitaires spécifiques. Mais ce n'est pas le seul. Comme ils sont relativement isolés du système immunitaire, le cerveau mais aussi les yeux ou encore les testicules peuvent être un milieu dans lequel le virus n'est pas éliminé", explique le Dr. Xiankun Zeng, auteur de l'étude, à Sciences et Avenir. Il s'est pour cela penché sur le cas de 36 macaques traités pour Ebola avec des anticorps monoclonaux et qui ont survécu au moins quatre semaines.

"Nous avons passé au crible les tissus collectés chez les primates ayant survécu au virus et avons utilisé des techniques de colorisation qui peuvent spécifiquement reconnaître des ARN génomiques et des protéines du virus Ebola. Nous avons aperçu une coloration dans les ventricules cérébraux d'environ 20% des macaques que nous avons observés. Rien d'autre n'a été détecté dans d'autres régions du cerveau ou dans les autres organes des primates."

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