"Sa présence entraîne de la bonne humeur"... A la mairie de Nice, les employés peuvent venir travailler avec leur animal

Les employés municipaux et métropolitains peuvent venir travailler avec leur animal de compagnie. La formule, voulue par Henry-Jean Servat, apaise le stress et crée du lien social.

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Christine Rinaudo Publié le 17/02/2022 à 07:39, mis à jour le 17/02/2022 à 07:39
Gary le teckel a ses entrées à la mairie principale et ne quitte plus sa maîtresse, Julia… Eric Ottino / Nice Matin

Pas du genre fort en gueule mais à l’aise pour partir sur ses petites pattes et ficanasser dans certains bureaux voisins. Gary, le teckel, sait où il doit aller pour obtenir une caresse, quêter un biscuit. Parfois, c’est lui qui donne de la douceur: "Je vois mes collègues qui se déstressent en prenant le chien sur leurs genoux…" Julia, maîtresse de l’adorable toutou, en a les larmes aux yeux. Pour cette employée municipale, c’est sûr, le fait d’autoriser les agents de la Ville et de la Métropole à venir travailler avec leur animal de compagnie est un bonheur.

Encore à l’état expérimental

Cette permission est encore à l’état d’expérimentation. En cours depuis début janvier mais déjà concluante. Au travail, l’animal de compagnie, ça fait du bien. À lui, à son maître, aux collègues, au public. Sa présence peut calmer, amuser, créer du lien social, faciliter les échanges. L’idée est de l’élu à la protection animale, Henry-Jean Servat. Qui lui aussi a décidé de venir bosser en mairie avec deux de ses quatre chiens. Et des gros en plus. "Mais avant de le faire, précise le conseiller municipal, je souhaitais que la pratique soit entrée dans les mœurs."

Les chats et les oiseaux aussi

C’est fait. Mais l’affaire, instruite, argumentée, défendue par la direction du bien-être animal, a duré un an. "On a dû consulter les syndicats, les services de la Ville." Le maire aussi bien sûr. Fallait pas tomber sur un os! La procédure a été votée en décembre en CHSCT (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail), puis validée par un arrêté intérieur.

Le feu vert ne concerne pas que les chiens. Venir avec ses canaris en cage ou son chat? Pas de souci, "sauf que les chats, bien qu’autorisés, risquent de s’échapper".

Quatre sites d’accueil

Actuellement, une dizaine d’employés viennent avec leurs animaux, acceptés sur quatre sites: Connexio, route de Grenoble, le CCAS, place Pierre-Gautier, la mairie annexe, rue Raoul-Bosio et l’hôtel de ville, où une dizaine de fonctionnaires jouent le jeu. Pour le moment, le rez-de-chaussée est encore interdit à la gent canine car le public va et vient, mais Henry-Jean Servat espère étendre la formule à tous les services. "Je suis OK pour les chiens dans les bureaux au contact des administrés. Moi-même je les accepte dans la salle des mariages et je voudrais bien leur ouvrir les portes de la cinémathèque."

Communication sans les crocs

Julia, engagée à la mairie il y a 14 ans, travaille à la direction des assemblées depuis un an. Elle prépare les délibérations du conseil municipal et métropolitain. Elle avoue honnêtement: "Gary venait avec moi de temps en temps. Grâce à Monsieur Servat, j’ai pu officialiser sa présence quotidienne." Le teckel fourre son fin museau sous le bras de sa patronne. Évidemment, c’est mieux que rester seul à la maison. "Le fait de croiser beaucoup de monde sociabilise Gary. Sa présence entraîne de la bonne humeur et ça me rassure de l’avoir à mes côtés. Il est aussi une introduction à la communication avec des personnes qu’on ne connaît pas."

Et en cas d’envie pressante? Le règlement accepte les pauses pipi. Sympa la vie de chien en mairie…

Henry-Jean Servat espère étendre encore plus l’intégration des animaux en ville. (Photo Eric Ottino).

Pour ne pas se regarder en chiens de faïence

Venir travailler avec son animal en mairie, d’accord, mais sous certaines conditions déroulées par Henry-Jean Servat.

"Il faut remplir un dossier, l’animal doit être propre, en règle avec ses vaccins et ne doit pas créer de nuisances. Les chiens de catégorie 1 ou 2 sont interdits. Le chef de service concerné par la demande doit être d’accord ainsi que tous les voisins de la personne qui fait la demande. Il faut savoir notamment si un collègue est allergique aux poils, s’il a peur. Une fois le dossier complet, il doit être encore validé par la direction du bien-être animal."

Défouloir à ciel ouvert

Il se pourrait que l’expérience s’étende à d’autres sites gérés par la Ville. En effet, Henry-Jean Servat aimerait que le soir, après la fermeture de la promenade du Paillon, à 21 heures (d’octobre à mars), certains espaces verts soient gardés et dévolus aux chiens laissés en liberté. "Beaucoup d’administrés me le demandent. Un jour, ce pourrait être les petits chiens, un autre les grands."

Henry-Jean Servat en a discuté avec l’élu référent, Pierre-Paul Léonelli. Ce dernier aurait donné un accord de principe. L’expérience devrait être tentée après le carnaval avec portails surveillés par une ou plusieurs association (s) de défense animale. Les chiens attendent, prêts à faire les beaux, un rien cabots pour obtenir un défouloir à ciel ouvert…

Venir travailler avec son animal en mairie, d’accord, mais sous certaines conditions déroulées par Henry-Jean Servat.

"Il faut remplir un dossier, l’animal doit être propre, en règle avec ses vaccins et ne doit pas créer de nuisances. Les chiens de catégorie 1 ou 2 sont interdits. Le chef de service concerné par la demande doit être d’accord ainsi que tous les voisins de la personne qui fait la demande. Il faut savoir notamment si un collègue est allergique aux poils, s’il a peur. Une fois le dossier complet, il doit être encore validé par la direction du bien-être animal."

 

Défouloir à ciel ouvert

Il se pourrait que l’expérience s’étende à d’autres sites gérés par la Ville. En effet, Henry-Jean Servat aimerait que le soir, après la fermeture de la promenade du Paillon, à 21 heures (d’octobre à mars), certains espaces verts soient gardés et dévolus aux chiens laissés en liberté. "Beaucoup d’administrés me le demandent. Un jour, ce pourrait être les petits chiens, un autre les grands."

Henry-Jean Servat en a discuté avec l’élu référent, Pierre-Paul Léonelli. Ce dernier aurait donné un accord de principe. L’expérience devrait être tentée après le carnaval avec portails surveillés par une ou plusieurs association (s) de défense animale. Les chiens attendent, prêts à faire les beaux, un rien cabots pour obtenir un défouloir à ciel ouvert…

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