Au sein de l’équipe de campagne d’Eric Zemmour, il était Vincent Carayon. Pendant quatre mois, il a accompagné les jeunes militants du candidat d’extrême-droite. Il raconte son expérience dans son livre « Au cœur du Z », publié aux éditions de la Goutte d’Or et dont Le Monde a partagé les bonnes feuilles.
En commençant par des collages, le journaliste Vincent Bresson a vite acquis la confiance du mouvement et a ainsi pu observer de près ses techniques de campagne. L’une d’elles l’a notamment interpellé.
Il a eu connaissance d’un groupe, d’une dizaine de personnes, surnommé « Wikizédia ». Son objectif : intervenir sur l’encyclopédie collaborative Wikipédia pour en contrôler les contenus portant sur Eric Zemmour. « Par exemple, relativiser l’implication du maréchal Pétain et de Pierre Laval dans la Shoah », explique Vincent Bresson dans une interview accordée à Konbini. Ou encore effacer les traces de certaines polémiques, comme celles des droits d’auteur dans son clip de campagne.
Si la technique est courante chez les militants politiques, il semble que l’ampleur de l’action des partisans d’Eric Zemmour soit sans commune mesure. Ceux-ci comptent par exemple dans leurs rangs Gabriel alias « Cheep », 64e plus gros contributeur de Wikipedia en français, inscrit depuis plus de 15 ans, avec plus de 150 000 contributions au compteur.
Propos racistes et amateurisme
Autre révélation : le journaliste a été témoin à de nombreuses reprises de propos racistes, y compris venant de cadres de la campagne. A la fête du Nouvel an organisée par le comité Génération Z, ce sont même des chants de la Wehrmacht, l’armée de l’Allemagne nazie, qui sont entonnés.
Vincent Bresson pointe enfin une part d’amateurisme dans la campagne du candidat d’extrême-droite. En quelques mois de militantisme à peine, il s’est par exemple vu confier les clés du local de campagne. Seul, il était chargé de surveiller le QG où pouvaient se trouver de très nombreuses informations confidentielles.