Un rapport de l'Agence du médicament accable l'IHU de Marseille et Didier Raoult
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Après son enquête au sein de l'IHU de Marseille, l'Agence nationale de sécurité du médicament aurait rédigé un rapport préliminaire, selon Médiapart. Le document pointerait des dysfonctionnements graves, notamment dans les protocoles de recherche.
Après l'enquête interne de l'IHU et le blâme de l'ordre des médecins, un nouveau document pointerait les pratiques douteuses de Didier Raoult et de l'IHU de Marseille. Il s'agirait du rapport préliminaire de l'enquête de l'Agence nationale de sûreté du médicament (ANSM), comme le révèle Médiapart, ce samedi.
L'organisme public avait déjà saisi la justice, fin octobre 2021, pour des soupçons sur la légalité d'essais contre la tuberculose. Des tests sur des patients avec un mélange de quatre antibiotiques qui auraient eu des effets secondaires indésirables graves.
Les inspecteurs pas les bienvenus à l'IHU
Cette fois-ci, l'ANSM aurait enquêté une semaine, en novembre 2021, au sein de l'IHU de Marseille, dirigé par le professeur Raoult. L'agence aurait noté 15 dysfonctionnements, dont la majorité jugés "totalement inacceptables". Ils pourraient déboucher sur des sanctions administratives, voire des poursuites pénales.
Les enquêteurs de l'ANSM auraient été reçus dans "un climat de défiance" et même agressés verbalement par Michel Drancourt, le directeur adjoint de l'IHU. Ils n'auraient pas pu rencontrer Didier Raoult. Le directeur leur aurait juste transmis une brochure avec plusieurs photos. Des clichés sur lesquels il pose aux côtés du président de la Région Sud Renaud Muselier, de l'ex-maire de Marseille Jean-Claude Gaudin, ou encore d'Emmanuel Macron.
Des documents transmis à la justice
Dans ce rapport préliminaire, l'ANSM mettrait au jour des possibles infractions dans des recherches sur des mineurs, des étudiants et des patients atteints de tuberculose. Par exemple, un essai clinique sur la gastro-entérite, sur près de 3.000 mineurs, dont 30 n'auraient pas eu d'autorisation parentale. Pourtant, chaque petit patient aurait subi des prélèvements rectaux.
De même, plusieurs essais auraient été lancés sans passer par un comité de protection des personnes (CPP). Son aval est obligatoire, sinon la recherche est illégale.
En 2019, Didier Raoult aurait fourni à l'ANSM l'avis favorable du comité d'éthique pour un essai. La personne censée l'avoir signée nierait les faits auprès de l'agence. Elle aurait présenté aux inspecteurs une autre note qui enjoint l'IHU à faire appel au comité de protection des personnes. Toujours selon Médiapart, ces documents et d'autres auraient été transmis au procureur de la République.
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