Face aux violences conjugales, la gendarmerie du Var distribue 95.000 "violentomètres"

À l’initiative de la gendarmerie, plus de 160 pharmacies varoises participent à une vaste campagne de prévention des violences au sein du couple.

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E.M. Publié le 19/02/2022 à 20:00, mis à jour le 19/02/2022 à 20:00
Cent soixante pharmacies participent à l’opération de distribution de "violentomètres" imprimés sur des sacs en papier remis aux clients avec leurs achats. (Photo DR)

La gendarmerie du Var a lancé ces derniers jours une campagne de prévention inédite dans le cadre de la lutte contre les violences par conjoint ou ex-conjoint. Cette opération consiste en une distribution massive de sacs sur lesquels sont imprimés un "violentomètre", un outil "qui permet à une personne de se situer dans sa relation de couple" (1), résume le capitaine Christian Rouvier, officier partenariat et prévention.

Avec le soutien de deux mécènes (l’association Acef Côte d’Azur et la Banque Populaire Méditerranée), "95.000 sacs ont été imprimés pour être distribués dans plus de 160 pharmacies du département."

Les sacs remis aux client(e)s de ces officines comportent également des informations pratiques (numéros d’aide aux victimes, enfance en danger, mise à l’abri, etc.).

Le dispositif est complété par "des affichages numériques et papiers, des panneaux et la diffusion de flyers dans diverses grandes surfaces, grâce à l’appui des distributeurs varois".

Près de cent militaires référents

Une vingtaine de gendarmes ont été formés à la prise en charge des victimes de violences intrafamiliales, portant à 99 le nombre de militaires "référents" dans le Var. (Photo DR) (Photo DR).

Cette opération s’inscrit dans un dispositif global de la gendarmerie du Var, orienté vers l’accueil et l’accompagnement des victimes. "Des référents “Violences Intra Familiales" (VIF) sont formés chaque année au sein du groupement départemental », détaille le capitaine Rouvier. "Le 24 janvier, 26 militaires issus de différentes unités ont obtenu la qualification de référent VIF." De quoi porter à 99, le nombre de gendarmes formés dans le Var.

Ces référents ont bénéficié des interventions d’une psychologue de l’Association d’aide aux victimes d’infractions du Var (AAVIV) "afin de mieux comprendre les mécanismes des violences conjugales", et d’un gendarme qualifié "pour une meilleure prise en compte de ce genre de situations".

Les brigades de gendarmerie bénéficient en outre de l’appui des cinq militaires spécialisés de la Maison de la protection des familles, une unité basée à La Valette-du-Var. Quatre intervenantes sociales, réparties sur les secteurs de Brignoles, Draguignan, Gassin et Hyères/La Valette, "permettent non seulement aux gendarmes de se recentrer sur leurs missions, mais aussi d’identifier des situations non connues des services sociaux".

"L’objectif est qu’une victime se présentant dans une brigade se sente rassurée, écoutée et considérée."


1. Une version du "violentomètre" est disponible en ligne: https://www.centre-hubertine-auclert.fr/article/outil-de-prevention-des-violences-le-violentometre

Des "violentomètres" ont aussi été installés dans des grandes surfaces partenaires. (Photo DR) (Photo DR).

Un outil pour jauger sa relation de couple

Le « violentomètre » est un outil permettant de vérifier si la relation conjugale d’une personne est basée sur le consentement et qu’elle ne comporte pas de violences.

Présenté sous la forme d’une règle (une proposition par centimètre), le « violentomètre » rappelle ce qui relève d’une relation saine ou de violences à travers une gradation colorée.

Ainsi, le conjoint est dans le vert si : il respecte les goûts et les décisions de l’autre, il respecte ses ami(e) s et sa famille, s’il s’assure de l’accord de son partenaire pour ce qu’ils font ensemble, etc.

Le « violentomètre » vire à l’orange si : le conjoint ignore l’autre quand il est en colère, rabaisse l’autre en public, s’il fouille dans ses textos ou s’il l’isole de ses proches... Dans ces cas-là, il faut savoir dire stop.

La victime ne doit pas à hésiter à demander de l’aide quand la jauge bascule dans le rouge : insultes, pétages de plombs, menaces, chantage au suicide, coups et/ou agressions sexuelle.

L’Acef Côte d’Azur et la Banque Populaire ont apporté un soutien financier à la campagne des gendarmes. (Photo DR) (Photo DR).

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Var-Matin

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