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Ukraine : l'UE "d'accord" sur des sanctions contre la Russie, Biden dénonce "le début d'une invasion"

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  • France Bleu

L'Union européenne et les États-Unis ont annoncé ce mardi les sanctions qui seront infligées à la Russie de Vladimir Poutine. Ces sanctions interviennent alors que le président russe a reconnu l'indépendance des deux Républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk, dans l'est de l'Ukraine.

"C'est le début d'une invasion" selon le président américain Joe Biden "C'est le début d'une invasion" selon le président américain Joe Biden
"C'est le début d'une invasion" selon le président américain Joe Biden © AFP - DREW ANGERER

Alors que les sénateurs russes ont autorisé Vladimir Poutine à envoyer des soldats dans le Donbass, l'Union européenne a annoncé la mise en œuvre de sanctions contre la Russie par la voix de Josep Borrell, le président de la diplomatie européenne et le ministre français de l'Europe et des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. Les 27 ont approuvé un "paquet de sanctions" contre la Russie "à l'unanimité"

Des sanctions financières et économiques seront prises après la reconnaissance des deux Républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk dans le Donbass, à l'est de l'Ukraine. Cette décision, un tournant dans la région, met un terme au cessez-le-feu acté dans les accords de Minsk en 2015. "C'est le début d'une invasion russe en Ukraine" dénonce ce mardi soir le président américain Joe Biden qui assure que "le président russe Vladimir Poutine a directement attaqué le droit de l'Ukraine à exister"

Pas d'intervention armée pour le moment dit Poutine

Lors d'une conférence de presse surprise ce mardi, le président Vladimir Poutine a laissé planer le suspense sur une éventuelle entrée de l'armée russe en territoire ukrainien. Cela dépendra de la situation "sur le terrain" a-t-il déclaré en poursuivant : "Je n'ai pas dit que nos soldats vont y aller là, maintenant". Le chef du Kremlin a tout de même obtenu le feu vert des parlementaires russes pour l'envoi de soldats dans le Donbass.

Invité de BFMTV, l'ambassadeur de l'Ukraine en France Vadym Omelchenko a assuré qu'en cas d'invasion "l'armée ukrainienne ripostera" évoquant même "une déclaration de la Quatrième Guerre mondiale" de la part de Vladimir Poutine. Selon l'AFP, 169.000 soldats russes sont présents autour de la frontière ukrainienne. D'après l'armée ukrainienne, deux soldats ont été tués et 12 blessés dans des bombardements par des séparatistes ukrainiens pro-russes dans le Donbass.

Parallèlement, le président russe a reproché à Kiev d'avoir "tué" les accords de Minsk bien avant que Moscou décide lundi de reconnaître deux régions séparatistes. Vladimir Poutine a également appelé l'Ukraine à se démilitariser et a dénoncé ce qu'il a qualifié d'"ambitions" ukrainiennes de se doter de l'arme nucléaire, disant y voir une menace dirigée contre la Russie. Le président russe s'est prononcé pour une démilitarisation de l'Ukraine, au regard des armes qu'elle reçoit de ses alliés occidentaux. "Si nos prétendus partenaires gorgent les autorités de Kiev d'armes modernes (...) alors le point le plus important est dans une certaines mesure la démilitarisation de l'Ukraine actuelle", a-t-il dit. 

Enfin, la Russie va évacuer ses diplomates d'Ukraine, a indiqué mardi le ministère russe des Affaires étrangères, accusant les autorités ukrainiennes de ne pas faire le nécessaire pour garantir leur sécurité.

Des forces américaines déployées dans les pays Baltes

L'Otan (Organisation du traité de Atlantique nord) s'attend à une attaque de grande envergure de la Russie en Ukraine et met sa force de réaction rapide en alerte pour défendre les alliés, a annoncé mardi son secrétaire général : "Tout laisse croire que la Russie prévoit une attaque massive en Ukraine" après l'envoi de troupes dans les territoires séparatistes prorusses du Donbass, dans l'est du pays, a déclaré Jens Stoltenberg après une réunion extraordinaire de la commission Otan-Ukraine au siège de l'Alliance à Bruxelles. 

Dans une allocution en direct de la Maison-Blanche ce mardi soir, le président américain Joe Biden a dénoncé "le début d'une invasion russe en Ukraine" annonçant que les Etats-Unis continueraient à fournir des armes "défensives" à l'Ukraine. "J'ai autorisé le redéploiement de forces américaines déjà positionnées en Europe pour renforcer nos alliés baltes, l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie" a t-il ajouté. 

Il est encore temps d'éviter le scénario du pire qui infligera d'énormes souffrances à des millions de personnes - Joe Biden

Quelles sanctions de l'Union européenne ? 

Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a annoncé lors d'une conférence de presse ce mardi soir, aux côtés de Josep Borrell, que les 27 pays de l'Union européenne étaient tombés d'accord sur un "paquet de sanctions" contre la Russie "à l'unanimité" quelques heures après la reconnaissance des deux Républiques de Donetsk et de Lougansk. Les 27 ont reconnu "la violation du droit international et de l'intégrité territorial de l'Ukraine" a poursuivi le ministre tout en dénonçant le "cynisme" de Vladimir Poutine qui ne respecte plus la "signature de la Russie" ni ses "propres engagements" du président russe. Les sanctions européennes "feront très mal" à la Russie a ajouté Josep Borrell.

L'Union européenne veut d'abord taper au portefeuille de la Russie. Des sanctions financières vont être prises. Elles visent des banques qui financent les décideurs russes et les opérations en Ukraine dans les régions séparatistes pro-russes. "L'UE cible la capacité de la Russie à accéder aux marchés de capitaux européens" explique le chef de la diplomatie européenne.  

Plus tôt dans la journée, Josep Borrel évoquait sur franceinfo "des sanctions personnelles" contre "tous les parlementaires russes qui ont voté la reconnaissance de l'indépendance" des deux régions séparatistes pro-russes en Ukraine. L'UE prévoit notamment le gel d'avoirs et l'interdiction de visas visant les 351 députés russes de la Douma qui ont approuvé la reconnaissance de l'indépendance des territoires séparatistes.

Vladimir Poutine n'est pas sur la liste des sanctions européennes a tenu à préciser Josep Borrell. Le chef de la diplomatie européenne a également précisé que ces sanctions ne constituaient qu'une partie de la réaction des 27 aux actions de la Russie. "Cette fermeté laisse toujours la porte ouverte à la diplomatie", a souligné Jean-Yves Le Drian, tout en constatant que "tous les efforts diplomatiques (...) se sont heurtés à un mur" ces dernières semaines.

Une des mesures de représailles la plus forte a été annoncée par Berlin ce mardi, qui a suspendu la mise en service du gazoduc Nord Stream 2 reliant la Russie à l'Allemagne. Le gazoduc, dont la construction est achevée depuis l'automne dernier, n'était de toutes façons pas en service en raison d'un blocage juridique de la part du régulateur énergétique allemand : il ne respecte pas encore la législation européenne et allemande du secteur. Ce gazoduc est un outil phare pour Poutine car il lui permet de contourner l'Ukraine pour acheminer son gaz.

"Nous coupons le gouvernement russe du financement occidental"

Du côté des États-Unis, le président Joe Biden a annoncé ce mardi soir des sanctions "au-delà de celles de 2014" qui coupent la Russie des financements occidentaux : "Nous mettons en place de vastes sanctions sur la dette souveraine russe. Cela signifie que nous coupons le gouvernement russe du financement occidental", a déclaré le président américain lors d'une allocution. Biden va également imposer des sanctions contre les "élites russes". "Nous allons juger la Russie sur ses actes, pas sur ses paroles. Et quoi que la Russie fasse ensuite, nous sommes prêts à répondre avec unité, clarté et conviction. J'espère que la voie diplomatique restera ouverte", a conclu Biden

Il avait déjà interdit lundi soir tout nouvel investissement, échange, ou financement par des personnes américaines à destination, en provenance ou à l'intérieur de ces régions prorusses. 

À Londres, le Royaume-Uni a annoncé des sanctions visant trois oligarques réputés proches du Kremlin et cinq banques russes.

 Entre 169 000 et 190 000 soldats russes sont massés aux frontières de l'Ukraine
Entre 169 000 et 190 000 soldats russes sont massés aux frontières de l'Ukraine © Visactu

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