Vendée : Alegina lance son pavé drainant à base de coquilles d'huîtres

Après les porcelaines biosourcées, Alegina va commercialiser des pavés drainants bas carbone, conçus à base de coquilles d'huîtres et de liant Hoffmann.

Philippe Gaboriau et Thierry Didelon, fondateurs de la start-up Alegina, vont commercialiser des pavés biosourcés à base de coquilles d'huîtres et ciment Hoffman.
Philippe Gaboriau et Thierry Didelon, fondateurs de la start-up Alegina, vont commercialiser des pavés biosourcés à base de coquilles d’huîtres et ciment Hoffman. ©Nicolas PIPELIER
Voir mon actu

Alegina vient de lancer un pavé dans la mare. Et il est 100 % vendéen. Les têtes chercheuses de la start-up spécialisée dans le recyclage de la coquille d’huître ont mis au point un nouveau matériau biosourcé, à base de coquilles et liant décarboné du cimentier vert Hoffmann. « Ce pavé a la particularité d’être drainant, bas carbone et résistant », détaille Philippe Gaboriau, cofondateur d’Alegina.

Aussi dur que du granit, perméable comme une éponge et pouvant soutenir plusieurs tonnes, le pavé Vivaway – commercialisé sous ce nom – pourrait faire du bruit sur le marché de l’urbanisme. Des architectes et des collectivités regardent déjà avec intérêt la trouvaille vendéenne. Car le pavé a l’avantage de « laisser le sol respirer ». A l’heure où l’artificialisation galopante est pointée du doigt, ce pavé qui laisse passer l’eau peut être un atout pour la végétalisation.

Un contrat d’exclusivité

« On est les seuls à commercialiser des pavés drainants associés à du liant Hoffmann, avec qui l’on a signé un contrat d’exclusivité », appuie Thierry Didelon, cofondateur d’Alegina. ‘ »On peut proposer différents formats, différents moules.  » La fabrication pré-industrielle sera lancée dans un mois. « Avec nos partenaires, nous envisageons de sortir 10 000 m2 de pavés en 2022. Et cinq fois plus l’année suivante. »

À lire aussi

Reste qu’Alegina, qui a poussé à l’ombre de l’usine Didelon Machine outils au Poiré-sur-Vie, a besoin d’espace.  » On est à la recherche d’un site industriel en Vendée « , révèle Philippe Gaboriau. Un espace qui pourrait réunir l’ensemble des activités de la start-up fondée en 2018. En plus de la production de porcelaine de luxe à base de Kaomer (pâte conçue à partir de la coquille d’huître), des pavés Vivaway, Alegina propose aussi un substrat – toujours à base de coquilles d’huîtres – pour végétaliser les toits : le Vivaroof.

« Encore en mode start-up »

« On fonctionne encore en mode start-up. On crée, on développe, on investit dans des machines. A l’aube de la commercialisation de nos produits à grande échelle, on espère atteindre l’équilibre en 2022 et la rentabilité en 2023 », avance Thierry Didelon, qui a confié le développement à son fils Alexandre.

En attendant, l’Etat, via son crédit impôt recherche, et les banques leur font confiance (prix régional de la Caisse d’Epargne concours Mon projet innovant). Tout comme Atlanpole, Ruptur, Serbotel ou le Pôle européen de la céramique qui ont épinglé à leurs vestes prix et labels.

Des marques de luxe et des tables parisiennes ont succombé aux porcelaines en Kaomer, tout comme le restaurant de la Chabotterie en Vendée. Quant au pavé Vivaway, la Ville de La Roche-sur-Yon s’est laissée tenter et va en recouvrir une partie de son parking de la nouvelle place Delphin-Tudeau, au Bourg-sous-La Roche.

Vidéos : en ce moment sur Actu

« Ça monte en puissance »

Alegina, forte aujourd’hui de cinq salariés, progresse donc. « Il est vrai qu’on reçoit beaucoup de contacts pour nous demander nos prix et on répond à des appels d’offres », précise Philippe Gaboriau.

Mais reste encore à faire connaitre leurs produits innovants sur des marchés spécialisés. Notamment en allant prêcher la bonne parole sur les salons. Comme celui d’Inov’dia qui se déroulera le 10 mars à La Roche-sur-Yon. Mais aussi le Bim World, solutions bas-carbone de Paris en avril 2022. Ou encore le salon Architect@work de Paris en septembre 2022.

« Ça monte en puissance », constate Thierry Didelon. « Mais nos produits ne peuvent pas être vendus de manière banale. Nos clients sont extrêmement exigeants », souligne Philippe Gaboriau.

Dernières actualités

Le Journal du Pays Yonnais

Voir plus
Le Journal jeudi 18 avril 2024 Lire le journal
Le Journal du Pays Yonnais, Une du jeudi 18 avril 2024