Rock : disparition de Gary Brooker, chanteur de Procol Harum

Le chanteur et pianiste britannique avait 76 ans. Avec son groupe, Procol Harum, il avait signé un tube immense en 1967, « A whiter Shade of Pale ».

Gary Brooker, ici en novembre 2017, est décédé «paisiblement, chez lui» samedi 19 février, à l'âge de 76 ans. LP/Olivier Lejeune
Gary Brooker, ici en novembre 2017, est décédé «paisiblement, chez lui» samedi 19 février, à l'âge de 76 ans. LP/Olivier Lejeune

    « C’est avec un immense regret que nous devons annoncer la mort, le 19 février 2022, de Gary Brooker (…), chanteur, pianiste et compositeur de Procol Harum, et une lumière rayonnante et irremplaçable dans l’industrie musicale ». L’information n’a été publiée que ce mardi sur le site Internet officiel du groupe de rock Procol Harum, une institution outre-Manche. Mais c’est bien samedi dernier que Gary Brooker, 76 ans, a succombé à un cancer.

    Il est décédé « paisiblement, chez lui », affirme le groupe, connu pour avoir été l’un des premiers à insérer des bribes de musique classique dans ce qu’on appelait alors la pop.

    L’artiste britannique restera dans les mémoires pour son interprétation d’un des plus grands tubes des années 60, « A whiter Shade of Pale ». Une chanson sortie en 1967 et inspirée d’un morceau de Bach, avec des paroles bien en résonance à l’époque psychédélique d’alors. Vendu à plus de 10 millions d’exemplaires dans le monde, numéro 1 dans 17 pays, dont la France, le morceau est resté l’un des slows les plus célèbres du monde, a été repris à de nombreuses reprises, par exemple par Annie Lennox en 1995. Il figure aussi dans la bande originale de nombreux films, dont le « Breaking the Waves » de Lars Von Trier.

    Lors d’une rencontre avec le Parisien, en 2017, le musicien nous avait expliqué la genèse de cette chanson mythique : » C’était un matin, dans la maison de Southend où je vivais avec ma mère. J’ai commencé à l’écrire, et j’ai tout de suite pensé que je tenais une bonne idée. Tous ceux à qui j’ai présenté ce morceau pensaient que c’était bon. La première fois que je l’ai joué à l’éditeur de la maison de disques, on m’a dit : C’est un tube ! Ça a dû sortir trois semaines plus tard, et une semaine après c’était numéro un ! »

    Après avoir dissous Procol Harum à la fin des années 70, Brooker l’avait reformé au début des années 90, puis le réactivait à l’occasion de tournées qui passaient régulièrement par Paris, la dernière fois au Trianon en 2017. Des concerts où ce gentleman, qui parlait un peu français, faisait toujours preuve d’une classe et d’un flegme tout britannique.