La plateforme de streaming américaine s’est engagée à investir 4% de son chiffre d’affaires annuel (30 millions d’euros) dans « dans la création cinématographique d’expression française ». L’objectif est de financer 10 films. Une excellente nouvelle pour le cinéma français.

30 millions par an pour financer 10 films en France

30 millions d’euros… C’est le « prix à payer » pour bénéficier d’une fenêtre de diffusion plus courte et d’une position plus favorable dans la chronologie des médias en France. La nouvelle chronologie des médias, signée le 24 janvier 2022 et entrée en vigueur le 10 février, permet à Netflix de diffuser les films 15 mois après leur sortie au cinéma, contre 36 mois jusqu’ici. La plateforme de streaming profite également de 7 mois d’exclusivité. Une position favorable accordée en contre-partie des investissements promis dans le cinéma français.

C’est une bonne nouvelle pour le 7e art français. Netflix s’est engagé à investir 4% de son chiffre d’affaires annuel réalisé en France dans la création cinématographique, avec un investissement minimum de 30 millions par an. Une clause oblige Netflix à consacrer 17% des financements à des œuvres dont le budget est inférieur ou égal à 4 millions d’euros. Avec le financement de 10 films par an, le géant américain devrait largement contribuer au développement de la filière dans le courant de l’année 2022.

Le cinéma français se réjouit de cet accord

Éternel insatisfait, Netflix juge « souhaitable de ramener le plus tôt possible la chronologie des médias de quinze à douze mois ». Quoi qu’il arrive, cela ne sera pas pour cette année. Netflix a déjà produit plusieurs films français avec de grands réalisateurs. On pense notamment à BigBug, de Jean-Pierre Jeunet, Sans répit, de Régis Blondeau, Loin du périph, de Louis Leterrier, ou Les Liaisons dangereuses, de Rachel Suissa. Des films estampillés Netflix, qui seront diffusés dans le courant de l’année sur la plateforme web.

Ce nouvel accord est très bien perçu par le monde du cinéma français. Dans le magazine Le Film français, Richard Patry, président de la Fédération nationale des cinémas français, a déclaré que « ce nouveau guichet pour la production de films français est une excellente nouvelle. Tout comme le fait que les films co-produits par Netflix arrivent en France dans les salles ». De leur côté, la Société des réalisateurs de films et le Syndicat des producteurs indépendants voient un « accord historique ».


C’est une étape historique pour le géant américain. Netflix qui devient la première plateforme SVOD à s’accorder avec les organismes du secteur cinématographique en France. Les plateformes américaines Prime Video et AppleTV+ semblent aussi prêtes à négocier avec la profession. Ce n’est vraisemblablement pas le cas de Disney+.