L’Europe du ferroviaire s’était donné rendez-vous lors d’un sommet à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), lundi 21 février, au siège de la SNCF. Son PDG, Jean-Pierre Farandou, recevait ses homologues européens, une manière de clore 2021, décrétée Année européenne du rail pour promouvoir ce mode de transport. En plus des milliards d’euros débloqués par les gouvernements pour les aider à surmonter la crise sanitaire, les dirigeants du secteur ont réclamé aux Etats et à Bruxelles davantage d’argent pour augmenter la part du train, plus vert que la route ou l’aérien, sur le marché de la mobilité et du fret.
M. Farandou le premier. « Il va falloir faire un effort pour le réseau ferroviaire, un effort important. C’est absolument nécessaire, si on veut tenir nos objectifs », a-t-il souligné. Vincent Ducrot, patron des chemins de fer suisses, bien dotés, s’est dit « admiratif » du travail réalisé « avec le peu de moyens qu’il a ». La SNCF est aussi en retard sur la Deutsche Bahn allemande et l’ÖBB autrichienne, qui réclament plus de moyens.
Sans investissements, financés par un cocktail de subventions bruxelloises, d’aides d’Etat, d’emprunts verts et de gains de productivité, la SNCF ne pourra pas moderniser le réseau, désengorger les gares, créer des TER en province et construire de nouvelles lignes. « Plusieurs dizaines de milliards d’euros » sont nécessaires, selon son PDG, pour atteindre l’objectif de doubler le nombre de voyageurs et le volume de marchandises en 2030. Il y a aussi de la marge sur tout le Vieux Continent.
Vers un « véritable réseau européen »
Le rail n’assure que 7 % du transport de passagers et un peu plus pour le fret, où la route n’a cessé de gagner des parts de marché. Dans une tribune dans le Journal du dimanche du 20 février, 24 patrons du secteur s’engagent à « rendre le train encore plus vert » pour freiner le réchauffement climatique. Un nouveau « pacte ferroviaire » doit permettre, selon eux, de « réduire de 30 % les émissions des gaz à effet de serre du train d’ici à 2030 par rapport à 2015, augmenter de 25 % l’efficacité énergétique et atteindre la neutralité carbone au plus tard en 2050 ».
Plusieurs chantiers doivent être ouverts ou accélérés : billetterie et tarifications harmonisées, interopérabilité des trains et de la signalisation, recyclage des matériels, synergies avec d’autres secteurs… Et la modernisation des infrastructures, urgente. Bruxelles est prête à débloquer 80 milliards d’euros de fonds européens « pour soutenir les investissements ferroviaires entre 2021 et 2027 », a indiqué la commissaire aux transports lors du sommet.
Il vous reste 11.2% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.