Publicité

Covid: le Sénat juge que le passe vaccinal n'a pas été très efficace

La mission sénatoriale sur l'adéquation du passe vaccinal à l'évolution de l'épidémie de Covid a conclu ses travaux. Elle demande une levée du passe vaccinal, et un pilotage des mesures sanitaires en dehors du conseil de défense.

Les sénateurs ne voulaient pas du passe vaccinal du gouvernement.
Les sénateurs ne voulaient pas du passe vaccinal du gouvernement. (NICOLAS MESSYASZ/SIPA)

Par Solveig Godeluck

Publié le 24 févr. 2022 à 17:59

Tout ça pour ça ! La mission sénatoriale sur «l'adéquation du passe vaccinal à l'évolution de l'épidémie de Covid-19» juge que cet outil n'a pas été efficace dans la lutte contre la propagation du virus. Les sénateurs Catherine Deroche, Chantal Deseyne, Olivier Henno et Michelle Meunier l'ont affirmé lors d'une conférence de presse, ce jeudi, et dans leur rapport public.

Le passe vaccinal avait pour objectif de pousser les récalcitrants vers la vaccination. Il était censé produire ses effets dès l'annonce (le 17 décembre). Or entre le 20 décembre et le 1er janvier, relèvent les sénateurs, il n'y a eu que 800.000 primo-vaccinations, alors que 5 millions de Français restaient à vacciner.

Autre indice de faible performance : ceux qui se sont convertis au vaccin étaient surtout des jeunes, voulant continuer à sortir et à voir du monde, mais moins fragiles face au Covid. Le public restant à vacciner chez les plus de 65 ans n'a baissé que de 13% dans un laps de temps où celui des 18-39 ans a chuté de 34%.

Omicron plus fort que le passe vaccinal

Publicité

On pourrait objecter que le dernier carré de non-vaccinés est toujours plus difficile à convaincre, et que les seniors étaient déjà assez bien couverts en décembre. De plus, avec l'emballement de la cinquième vague dû au variant Omicron, les infections ont parfois remplacé les injections.

Il n'en reste pas moins que l'immunité collective s'est renforcée au contact d'Omicron, qui a joué un rôle plus important que le passe vaccinal, selon la mission.

A vrai dire, le Sénat ne voulait pas du passe vaccinal depuis le début. En janvier, il avait imposé tellement de modifications au projet du gouvernement qu'il avait été impossible de trouver un accord en commission mixte paritaire , malgré l'urgence déclarée.

De plus, ce passe vaccinal aura probablement une durée de vie très courte. Il n'est entré en vigueur que le 23 janvier ... et pourrait disparaître à la mi-mars. C'est en tout cas ce qu'a laissé entendre il y a huit jours le ministre de la Santé, Olivier Véran . Les sénateurs arriveraient-ils après la bataille avec leurs recommandations ? En tout cas, ils demandent à présent la levée du passe vaccinal, sur la base de critères épidémiologiques objectifs.

Un débat au Parlement

Là aussi, le ministre de la Santé a pris les devants, puisque lors de son audition par la mission, mardi, il a exposé les critères du gouvernement - une incidence comprise entre 300 et 500 cas hebdomadaires pour 100.000 habitants, et moins de 1.500 patients Covid en réanimation. De plus, il a dit être confiant sur l'atteinte de ces objectifs dès la mi-mars.

Le gouvernement n'a pas toujours été aussi précis sur les conditions de levée des mesures sanitaires en deux ans d'épidémie. C'est bien ce que lui reprochent les sénateurs, qui réclament un débat au Parlement, sur les indicateurs à suivre, les conditions de réversibilité du passe, les lieux où maintenir un passe sanitaire. «Il faut définir un pilotage qui ne passe plus par le conseil de défense sanitaire. Nous ne sommes pas en guerre contre un virus», a protesté Olivier Henno.

Solveig Godeluck

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xx0urmq-O.jpg

SNCF : la concurrence peut-elle faire baisser les prix des billets de train ?

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

Publicité