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Guerre en Ukraine: François Fillon démissionne de ses mandats russes

L'ancien Premier ministre François Fillon.

L'ancien Premier ministre François Fillon. - AFP

L'ancien Premier ministre français a indiqué prendre cette décision avec "tristesse", mais "en fonction des intérêts de la France", après l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

L'ancien chef de gouvernement de 2007 à 2012 François Fillon et candidat à l'élection présidentielle en 2017, annonce ce vendredi dans le JDD qu'il va démissionner de ses postes au conseil d'administration du groupe de pétrochimie russe Sibur et au sein de l'entreprise Zarubeshneft, compagnie spécialisée dans les hydrocarbures détenue par l'Etat russe, dans une tribune à paraître en intégralité dimanche.

Face à l'invasion russe en Ukraine, "je ne saurais poursuivre ma participation aux conseils des entreprises russes Zarubeshneft et Sibur", a affirmé François Fillon Fillon, indiquant prendre cette décision avec "tristesse".

"Aujourd’hui, la guerre est de retour au cœur de l’Europe", estime l'ancien chef de gouvernement reconverti dans les affaires. "C’est un échec collectif mais dans la hiérarchie des responsabilités, Vladimir Poutine est le seul coupable d’avoir enclenché un conflit qui aurait pu, qui aurait dû être évité. En politique étrangère, il faut faire avec les réalités. En fonction des intérêts de la France et de ceux de la sécurité du pays."

Un géant russe proche de Poutine

L'ancien Premier ministre s'était vu reprocher sa présence depuis décembre dernier au sein du conseil d'administration du géant russe Sibur, l'entreprise étant notamment contrôlée par Leonid Mikhelson, l'un des hommes les plus riches de Russie, et par Guennadi Timtchenko, un proche du président Poutine, et visé par de récentes sanctions du Royaume-Uni.

Il avait auparavant rejoint en juin 2021 la même instance de Zarubezhneft, une entreprise spécialisée dans le développement et l'exploitation des gisements d'hydrocarbures notamment à l'étranger, détenue par l'Etat russe.

"C'est une décision qui l'honore", a réagi la candidate LR à la présidentielle Valérie Pécresse en marge d'un déplacement en Normandie. "Aujourd'hui la Russie et les intérêts russes sont mêlés et l'attitude de M. Poutine ne peut pas être dissociée de celle des grands groupes russes qui sont l'armature de l'Etat russe", a-t-elle estimé.

François Fillon avait dans un premier déclaré refuser toute démission. Face aux critiques, il avait déclaré jeudi "condamn(er) l'usage de la force en Ukraine", tout en déplorant "le refus des Occidentaux" d'entendre les revendications russes concernant l'Otan.

"Allié d'un dictateur"

Son refus de démissionner avait été condamné par une majorité de la classe politique et des candidats à l'Elysée.

Mercredi soir sur LCI, le candidat écologiste Yannick Jadot avait qualifié François Fillon d'"allié d'un dictateur qui engage la guerre en Europe".

Le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes Clément Beaune avait estimé dimanche qu'il s'était fait "complice" de Vladimir Poutine en rejoignant le groupe Sibur.

Seule la candidate Valérie Pécresse avait appelé à le "le laisser tranquille". " "François Fillon a quitté la politique, il a le droit de faire sa vie", avait-elle argué sur BFMTV mercredi.
Juliette Desmonceaux avec AFP