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Somaliland : le difficile combat contre l'excision

Des médecins effectuent une opération de réparation sur une patiente souffrant d'une fistule et ayant subi des mutilations génitales, au Somaliland, le 8 février 2022   -  
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Brian Inganga/Copyright 2022 The Associated Press. All rights reserved.

Somalie

En Somaliland, la bataille contre l’excision est loin d’être gagnée. Les efforts des défenseurs des droits de l’homme et la volonté des autorités se heurtent à l’opposition des puissances religieuses. Alors que la pratique fait des victimes. Bien plus, le confinement initié dans le cadre de la lutte contre le coronavirus a augmenté le volume des excisions dans ce pays autoproclamé.

Une aiguille, du fil et une lame de rasoir en main, Safia Ibrahim, s’apprête à passer à l’action. Cette veuve de 50 ans, fait du porte-à-porte pour offrir ses services d’exciseuse dans la capitale de l’Etat autoproclamé du Somaliland. Le coronavirus a relancé l’activité de Safia en raison des perturbations subies par des programmes de lutte contre la pratique.

"D'abord, je donne aux filles des médicaments pour endormir la douleur. Après une heure, je commence à exciser. Après, je répare les organes génitaux avec une aiguille et du fil. Ainsi s'achève mon travail et je suis payé. Maintenant, je me fais vieille, alors je transmets le savoir à mes filles.", explique Safia Ibrahim.

.Une transmission héréditaire, signe de l’ancrage de la pratique. Au Somaliland, 98 % des filles entre 5 et 11 ans, subissent l’excision, selon les Nations unies. Une mutilation génitale qui n’est pas sans pour les victimes. Notamment des complications lors de l’accouchement

"Je suis sage-femme. C'est mon travail et chaque jour, dans ma maternité, nous faisons accoucher des femmes qui tentent de donner naissance à un bébé par un passage très endommagé. ", a déclaré Edna Adan, sage-femme et fondatrice de l'hôpital Edna Adan.

Le président du Somaliland a tenté d’interdire la pratique, mais sa volonté s’est heurtée à l’opposition des autorités religieuses.

"C'est un pas dans la bonne direction, ce n'est pas ce que nous voulions, nous voulons une abolition totale. Mais je commence à devenir réaliste. Il y a vingt, trente, quarante, cinquante ans, je pensais qu'avec une simple législation et quelques décisions, nous pourrions l'anéantir, mais nous ne l'avons pas fait et nous avons échoué.", ajoute Edna Adan.

Le débat sur l’interdiction de l’excision lancé dans le pays depuis un demi-siècle reste donc d’actualité.

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