"Le mystère reste entier dans cette affaire", a confié le procureur de la République de Nantes (Loire-Atlantique) dans une conférence de presse relayée par Ouest-France le 14 mars 2022. 

Depuis la réouverture des boîtes de nuit le 16 février, 23 personnes ont constaté des traces de piqûres après avoir passé des soirées en boîte de nuit à Nantes. Parmi elles, 20 femmes et 3 hommes.

Renaud Gaudeul a détaillé les premiers retours des analyses pratiquées à temps sur les victimes. Au total, seize prélèvements sanguins ou urinaires seront étudiés. Les enquêteurs ont déjà reçu les résultats de sept d'entre eux, selon le procureur local : "Tous sont négatifs au GHB (dite drogue du violeur ndlr.) et à tout autre produit toxique."

Dans la majorité des affaires, "la présence de piqûre est objectivée médicalement", a poursuivi Renaud Gaudeul. Mais à ce jour, l'enquête n'a pas permis de déterminer si une seringue avait bien été utilisée sur les victimes. Les enquêteurs s'accordent tout de même à dire que l'outil était assez solide pour traverser les vêtements, précise Ouest-France.

Selon France Bleu Loire Océan, l'enquête ouverte pour "administration de substances nuisibles à la santé" a été étendue pour "violence volontaire avec arme".

Des malaises en série

Dans la nuit du jeudi 24 février au vendredi 25 février, sept jeunes femmes avaient même été prises en charge par les équipes du Warehouse, une célèbre boîte de nuit de la ville, car elles souffraient de maux de tête, vertiges, nausées, voire même des malaises. rapportait Ouest France.

Elles pensent avoir été piquées sur la piste de danse. Ces jeunes femmes présentent toutes une ecchymose avec au centre un point rouge, sur le bras, l'épaule ou encore la jambe.

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Trois d'entre elles ont porté plainte. Mercredi 2 mars, le parquet de Nantes indiquait que le nombre de plaintes déposées s'élevait désormais à dix, rapportait alors France Bleu Loire Océan.

Un phénomène répandu

Ce phénomène commence à prendre de l'ampleur dans les alentours de Nantes. La crainte était que les victimes soient droguées afin que des agresseurs puissent abuser d'elles sexuellement. Constatant que les premiers signalements concernaient exclusivement des femmes, le parquet de la ville avait lancé un appel à la vigilance.

On prend ces faits très au sérieux.

Ce n'est pas la première fois, en France, que ce genre de situation se produit. Depuis novembre 2021, le mouvement Balance Ton Bar, né en Angleterre, recense les multiples témoignages de jeunes femmes droguées dans des bars ou boite de nuit.

"On prend ces faits très au sérieux", avait ajouté Renaud Gaudeul. Pour autant, aucun cas d'agression sexuelle n'a été signalé à ce jour pour la vingtaine d'affaires.

Se faire dépister rapidement 

Le procureur de Nantes a invité les potentielles victimes à se tourner rapidement vers la police ou la gendarmerie. Ou même un médecin. 

Il faut faire des analyses au plus vite pour détecter si oui ou non il y a eu injection, et surtout quel type de produit a été administré. La drogue ne reste généralement que très peu de temps dans le système. "L'analyse est utile seulement si elle est réalisée très rapidement, dans les 24 heures", souligne le procureur.

Selon lui plusieurs victimes potentielles avaient pu se faire dépister vendredi 25 février.