Immunothérapie du cancer : une baie brésilienne pour plus d’efficacité
16 février 2022
Dans le traitement du cancer, l’immunothérapie a radicalement changé la prise en charge. Malheureusement, elle ne fonctionne pas chez tous les patients. Des chercheurs canadiens viennent de montrer qu’un polyphénol issu d’un fruit amazonien pourrait augmenter l’efficacité de l’immunothérapie en modifiant le microbiome.
L’immunothérapie permet de stimuler le système immunitaire d’un patient pour lutter contre une maladie. Dans le cas du cancer, elle ne s’attaque pas directement à la tumeur, mais stimule les cellules immunitaires impliquées dans sa reconnaissance et sa destruction.
Si l’approche est prometteuse, elle ne fonctionne que chez 30% des patients. L’une des priorités de la recherche est donc de trouver des moyens pour améliorer son efficacité. Et ces moyens prennent parfois des allures inattendues.
Une baie pour potentialiser l’immunothérapie
Dans une étude publiée dans la revue Cancer Discovery, une équipe du Département de médecine de l’Université de Montréal s’est intéressée aux bienfaits anticancéreux de la baie brésilienne de camu-camu. Riche en vitamine C, elle est déjà reconnue pour ses effets protecteurs contre l’obésité et le diabète.
Les auteurs ont conduit leur recherche sur des souris résistantes aux inhibiteurs du point de contrôle immunitaire. Ces anticorps monoclonaux, utilisés pour traiter le mélanome ou certains cancers du poumon, sont censés permettre aux cellules immunitaires d’attaquer et de détruire les cellules cancéreuses.
Partant du principe que le microbiote intestinal joue un rôle non négligeable dans la réponse immunitaire, les scientifiques ont administré aux rongeurs des prébiotiques à base de castalagine, un polyphénol présent dans la baie. « Nous avons constaté que la castalagine se lie à une bactérie intestinale, Ruminococcus bromii, et favorise une réponse anticancéreuse », expliquent-ils. Camu-camu pourrait en outre potentialiser les effets des inhibiteurs du point de contrôle immunitaire.
Pour le moment, l’observation n’est qu’animale. Mais l’analyse chez l’homme devrait bientôt débuter puisque le recrutement de 45 patients atteints d’un cancer du poumon ou d’un mélanome commencera ce mois-ci.