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Russie: l'étau se resserre encore sur les médias et la liberté d'expression

Au 6ème jour de la guerre, Moscou rassemble ses troupes et la bataille pour Kiev se profile. En Russie, l’étau sur une liberté d’expression déjà minimale se resserre. Haro sur les « traîtres » qui critiquent la guerre et les dispositions légales de plus en plus étouffantes

Kiosque à journaux, Moscou (novembre 2020): à la faveur de la guerre en Ukraine, le Kremlin contrôle plus étroitement encore les médias, y compris les rares journaux encore indépendants comme Novaya Gazeta.
Kiosque à journaux, Moscou (novembre 2020): à la faveur de la guerre en Ukraine, le Kremlin contrôle plus étroitement encore les médias, y compris les rares journaux encore indépendants comme Novaya Gazeta. AFP - ALEXANDER NEMENOV
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« Guerre en Ukraine » : ces mots n'ont jamais existé dans les médias d'État et ils sont en train de disparaître des rares derniers médias indépendants. Ce mardi matin Novaya Gazeta utilise le langage du Kremlin et parle désormais « d'opération militaire spéciale ».

► À suivre aussi notre direct sur la guerre en Ukraine

Tentative de parade, des notes de bas de pages avec cette explication : la censure fédérale, dit le journal, nous oblige à utiliser ce terme pour décrire « les événements sur le territoire ukrainien ». Tous les reportages qui parlaient de guerre ont dû être effacés.

► À lire aussi : en Russie, des voix tentent de s'élever contre la guerre en Ukraine

Les écoles, le vademecum de la parole officielle

Dans les écoles est arrivé un manuel avec le récit qui doit être fait aux élèves et les réponses aux questions qu'ils peuvent poser aux enseignants. Florilège : « Nous, la Russie, avons toujours soutenu et pris soin de l'Ukraine » et le mantra du pouvoir : «  l'objectif de l’opération spéciale de maintien de la paix est de protéger les personnes victimes d'intimidation et de génocide par le régime de Kiev depuis huit ans ».

L'article 275 du code pénal russe, précisant que la justice peut poursuivre pour « haute trahison » des personnes prêtant assistance à des étrangers « dans le cadre d’activités dirigées contre la Fédération de Russie », a également été exhumé. Cet article a jusqu'ici été très rarement utilisé. Les peines encourues vont jusqu'à 15 ou 20 ans de prison.

Des méthodes connues et anciennes : poser la Russie en victime, désigner toute voix critique comme ennemie de la nation. C'est aussi cet argument qui est utilisé pour dire aux Russes qu'ils doivent endurer en patriotes les conséquences des sanctions.

Lundi soir, la Cour suprême a entériné la liquidation de l'ONG Mémorial.

► à lire aussi : L’ONG Mémorial dissoute en Russie: «Un retour de 30 ans en arrière»

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