Selon les informations obtenues et analysées par Politico, Microsoft et Google n’hésiteraient pas à spammer des moteurs de recherche concurrents d’annonces indésirables. Ces publicités de faible valeur, assimilées à du spam, apparaissent dans les résultats, au détriment des publicités intéressantes, de plus grandes valeurs, que s’adjugent les moteurs de recherche des deux firmes.

Bing et Google se gardent les publicités à forte valeur

Une publicité est dite de faible valeur dès lors qu’elle apparaît dans les résultats de recherche sans qu’elle ait de véritables liens avec la requête tapée dans le moteur de recherche. L’utilisateur se retrouve alors avec une annonce contradictoire avec ce qu’il recherche réellement et qui pourrait, s’il clique, le rediriger vers une publicité moins pertinente. On assimile ces publicités comme du spam, à l’instar des courriers indésirables que l’on peut recevoir dans sa boîte mail.

En faisant en sorte que ces publicités à faible valeur se retrouvent dans des moteurs de recherche concurrents comme Qwant, Ecosia, ou DuckDuckGo, Bing et Google, les moteurs de recherche de Microsoft et de la firme de Mountain View pourraient être avantagés. En effet, les utilisateurs et annonceurs pourraient délaisser ces moteurs de recherche au profit de ceux des deux géants américains, car plus intéressants pour eux.

Cette accusation peut être mise en parallèle avec l’affaire Google Shopping, qui avait valu à Google une amende de 2,4 milliards d’euros en 2017. La décision définitive a été confirmée en novembre 2021. L’entreprise avait abusé de sa position dominante au sein de treize pays de l’Espace économique européen pour mettre en avant son comparateur de produits sur son moteur de recherche au détriment d’autres opérateurs concurrents. Selon l’entreprise PriceRunner, le problème avec Google Shopping n’aurait pas été complètement réglé. Elle a porté plainte en février 2022 et réclame 2,1 milliards d’euros de dommages et intérêts.

Le marché du moteur de recherche fortement dominé par Google et Microsoft

Selon les estimations, Google détient près de 90 % du marché des moteurs de recherche pour 600 milliards de pages web indexées. De son côté, Bing détient 7 % du marché et indexe entre 100 et 200 milliards de pages web. Grâce à cette position, les deux entreprises peuvent conclure des accords avec les autres moteurs de recherche concurrents. Ainsi, DuckDuckGo utilise la plateforme Microsoft Advertising pour ses publicités et les utilisateurs sont donc soumis aux politiques de Microsoft en matière de collecte des données. D’autres moteurs de recherche fonctionnent de cette manière, que ce soit avec Microsoft ou Google.

Pour Google, les annonces (de faible valeur ou de grande valeur) enregistrées auprès de ses partenaires peuvent tout autant apparaître sur son moteur de recherche que sur les autres moteurs de recherche. La firme précise qu’elle « a mis en place des algorithmes qui contrôlent les types d’annonces diffusées ». D’un autre côté, Qwant, partenaire avec Microsoft, a confirmé l’impact négatif que peuvent avoir ces annonces indésirables sur l’expérience utilisateur.