Un chef militaire responsable de la purge contre les LGBTI+ en Tchétchénie aurait été tué en Ukraine

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Les forces spéciales ukrainiennes ont annoncé avoir tué Magomed Tushayev, chef du 141ème régiment motorisé de la garde nationale tchétchène, samedi 26 février via leur compte Twitter.

Magomed Tushyaev (à gauche) aux côtés de Ramzan Kadyrov (à droite) - capture d'écran Twitter @IAPonomarenko
Magomed Tushyaev (à gauche) aux côtés de Ramzan Kadyrov (à droite) - capture d'écran Twitter @IAPonomarenko

Selon une information des forces spéciales ukrainiennes, partagée par The Kyiv Independent et confirmée au Los Angeles Blade par un porte-parole du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, le tchétchène Magomed Tushayev aurait été tué à Hostomel, dans la banlieue nord-ouest de la capitale Kyiv.

Samedi 26 février, le président tchétchène Ramzan Kadyrov avait annoncé le déploiement de 10 000 combattants tchétchènes en Ukraine pour soutenir les troupes russes dans l’invasion du pays, débutée dans la nuit du mercredi du 23 au jeudi 24 février.

Magomed Tushyaev était un seigneur de guerre particulièrement connu en Tchétchénie puisqu’il faisait partie des proches conseillers du chef de la république.

Selon plusieurs sources, il avait pris part à la purge des anti-LGBT lancée par les autorités dans le pays du Nord du Caucase. Il aurait notamment torturé une dizaine de prisonniers.

Une purge contre les personnes LGBTI+ en Tchétchénie

Le 1eravril 2017, la journaliste Elena Milachina  avait révélé, dans le journal russe Novaïa Gazeta, l’existence d’une purge contre les personnes LGBTI+ en Tchétchénie. Elle avait en particulier dévoilé qu’au moins une centaine de personnes avaient été enlevées, détenues dans des prisons secrètes, torturés, parfois électrocutées voire assassinées.

Au-delà des violences exercées par les autorités, les familles elles-mêmes étaient enjointes à tuer les membres LGBTI+ de leur entourage afin de « laver leur honneur ».

Cette purge avait été notamment marquée par la disparition du chanteur Zelimkhan Bakaev. Le 8 août, alors qu’il était à Grozny, capitale de la Tchétchénie, pour assister au mariage de sa sœur, le jeune homme aurait été arrêté « pour son homosexualité » par la police selon plusieurs de ses amis. Depuis cette disparition, Zelimkhan Bakaev n’a plus donné aucun signe de vie.

En mai 2017, trois associations LGBTI+ françaises avaient porté plainte devant la Cour pénale internationale contre Ramzan Kadyrov pour « génocide » et « persécutions ».