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Selon son agresseur, Yvan Colonna aurait «mal parlé du prophète»

Une affiche d'Yvan Colonna.
Une affiche d'Yvan Colonna. © MEDIA SUD NEWS/SIPA
La Rédaction avec AFP , Mis à jour le

L'agresseur d'Yvan Colonna, Franck Elong Abé, 36 ans, a expliqué aux enquêteurs son geste par un "blasphème" du détenu corse qui aurait, selon lui, "mal parlé du prophète".

Le parquet national antiterroriste (Pnat) français s'est saisi jeudi de l'enquête sur une agression en prison qui a plongé dans le coma un militant indépendantiste corse, Yvan Colonna, perpétrée par un Camerounais présenté comme un "jihadiste" qui aurait reproché un "blasphème" à sa victime. L'agresseur, Franck Elong Abé, 36 ans, purge depuis 2016 une peine de neuf ans d'emprisonnement pour "association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un acte de terrorisme". Selon plusieurs sources proches du dossier, il a expliqué aux enquêteurs son geste par un "blasphème" d'Yvan Colonna qui aurait, selon lui, "mal parlé du prophète".

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Outre le fait que Franck Elong Abé purge une peine pour infraction terroriste, " les circonstances des faits et les premiers éléments d'enquête qui semblent, en l'état, exclure un différend d'ordre personnel, motivent cette saisine", a indiqué le Pnat dans un communiqué. La garde à vue de Franck Elong Abé se poursuit désormais pour "tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste".

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Attaqué à la prison d'Arles (sud-est), Yvan Colonna, 61 ans, a été transféré à Marseille, à 90 kilomètres d'Arles, où il était toujours dans le coma jeudi matin , dans un état stable, a indiqué à l'AFP Patrice Spinosi, son avocat. Le militant favorable à l'indépendance de la Corse, une île française en mer Méditerranée, a été condamné en 2011, après trois procès, à la réclusion criminelle à perpétuité pour l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac en 1998, qu'il a toujours nié. Il avait été arrêté en 2003 après quatre ans de cavale. Yvan Colonna réclamait de longue date d'être transféré dans l'île, ce que les autorités lui refusaient en raison de son statut de "détenu particulièrement signalé".

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Des manifestations

Mercredi, il a été victime "d'une strangulation à mains nues puis d'un étouffement" pendant qu'il faisait de la musculation seul. Depuis interrogations et accusations fusent en Corse sur une possible responsabilité de l'État français. Après des rassemblements à Ajaccio, Bastia et Corte mercredi soir, l'université de Corte était bloquée jeudi matin. Sur la façade, deux banderoles portant des messages en corse : "statu francese Assassinu" (l'Etat français assassin) et "Gloria Ate Yvan" (Gloire à toi Yvan). Plusieurs centaines de personnes, dont plusieurs élus, se sont rassemblées en début d'après-midi à Corte pour définir la suite de la mobilisation.

Le parti indépendantiste Corsica Libera a déjà appelé "à marcher contre la préfecture" samedi à Ajaccio. Des gendarmes mobiles et des CRS ont été envoyés en renfort sur l'île en prévision des manifestations. Jean-Christophe Angelini, qui appelle aussi à la mobilisation à Corte avec le parti autonomiste d'opposition PNC (Parti de la nation corse), a réclamé "la vérité sur cet acte inqualifiable", se demandant si l'agresseur d'Yvan Colonna "a obéi à une pulsion de mort... ou à un ordre de mission ?"

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