POLITIQUE - “Elle est blonde comme une sirène, elle est belle, elle est de droite, elle est conquérante”. Philippe de Villiers n’avait pas assez de compliments pour présenter Marion Maréchal aux soutiens d’Eric Zemmour réunis ce dimanche 6 mars à Toulon, dans le Var.
La nièce de Marine Le Pen, ancienne députée du Rassemblement national, a profité de ce meeting pour officialiser son soutien à l’ancien journaliste. “Quand je vous vois, quand je vois l’appel lancé pour la reconquête, je pense aux mots de Paul Eluard, ‘il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous’ Quand la France donne rendez-vous, on ne tergiverse pas, on y va! Alors je suis là”, a-t-elle notamment lancé au parterre de militants.
Un peu plus tôt, elle officialisait son ralliement -attendu- dans un entretien publié sur le site de l’hebdomadaire ultraconservateur Valeurs Actuelles en expliquant que, pour elle, “Eric Zemmour est le mieux placé pour se qualifier et créer la surprise au second tour.” De quoi mettre fin au faux suspense qui entourait son choix pour le printemps 2022, et ajouter un nouvel épisode à la guerre fratricide au sein de l’extrême droite à l’approche de la présidentielle.
Maréchal n’épargne pas Le Pen
D’autant que Marion Maréchal, qui “croit de nouveau la victoire possible”, comme elle l’a expliqué dans son discours, n’épargne pas son ancienne formation. Celle dirigée par sa tante, fondée par son grand-père, Jean-Marie Le Pen et dans laquelle elle dit avoir “encore beaucoup d’amis, que ce soient des cadres, des militants et des élus.”
Question ligne politique, déjà. “Je retrouve chez Éric Zemmour beaucoup de positions que je défendais au sein du RN, sans être nécessairement entendue, notamment sur l’économie, l’Europe, les sujets dits sociétaux”, dit-elle dans les colonnes de VA avant de parler des méthodes parfois “très dures” de Marine Le Pen lorsqu’elle “n’a pas hésité à imposer sa ligne et sa stratégie contre le courant d’idées auquel (j’appartenais).”
“Si je n’ai pas toujours partagé ses choix, je les comprends et j’admets la légitimité de faire passer ce qu’on croit juste avant d’autres considérations plus personnelles. Je ne fais pas autre chose aujourd’hui”, explique encore l’ancienne députée pour répondre aux accusations en “trahison” venues du Rassemblement national et fustiger une “médiocre manœuvre”.
Une mise en scène zappée par la télé
Dans cet entretien, comme dans son discours, Marion Maréchal affirme qu’Eric Zemmour est le seul capable de faire la fameuse “union des droites”, en “attirant dans son sillon des électeurs et des élus issus du RN, de LR.” Ce que sa tante n’a pas réussi à faire.
Une mise en scène savamment orchestrée par l’équipe du candidat Reconquête!, qui revendiquait quelque 8000 militants présents, pour relancer une campagne en perte de vitesse. “Marion, que tous les patriotes aiment. Et c’est nous qu’elle rejoint”, s’est notamment réjoui l’ancien polémiste, plusieurs fois condamné pour incitation à la haine, aujourd’hui situé autour des 13% dans les sondages, derrière Marine Le Pen.
Point noir pour le camp Zemmour : les chaînes info ne diffuseront pas son meeting de Toulon avec le ralliement à Ma… https://t.co/XM3M0PJXbX
— Louis Hausalter (@LouisHausalter)
Seule ombre au tableau de cette après-midi pour l’ancien journaliste: les chaînes d’information en continu n’ont pas diffusé son discours ni celui de Marion Maréchal en direct. La raison? Son temps de parole est épuisé affirment plusieurs journalistes sur les réseaux sociaux. De quoi expliquer par exemple, le choix de Cnews de reprendre l’intégralité du discours de Jean-Luc Mélenchon, à Lyon, un peu plus tôt dans l’après-midi, et donc de faire l’impasse sur celui d’Eric Zemmour à Toulon.
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