Depuis Kharkiv sous les bombes, le combat de Maria Avdeeva pour documenter les "crimes de guerre" russes

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Depuis Kharkiv sous les bombes, le combat de Maria Avdeeva pour documenter les "crimes de guerre" russes

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Maria Avdeeva
Maria Avdeeva
- DR

Depuis l'invasion russe en Ukraine, elle montre, sans relâche, la guerre sur les réseaux sociaux pour agir contre la "désinformation". Maria Avdeeva, directrice d'un cercle de réflexion ukrainien dédié aux questions sécuritaires internationales, à Kharkiv, dénonce les "crimes de guerre" russes.

Dans ses vidéos, elle interpelle en anglais les pays occidentaux, exige une "no fly zone", une "zone d'exclusion aérienne" pour protéger les civils ukrainiens soumis aux bombardements russes depuis plus de 10 jours maintenant. Avec plus de 40.000 abonnés sur Twitter, Maria Avdeeva fait partie de ceux qui donnent à voir la guerre de l'intérieur, depuis Kharkiv, la deuxième ville du pays sous le feu de l'armée russe.

Depuis 2017, elle dirige les recherches d'un cercle de réflexion ukrainien basé à Kharkiv, l'association des experts européens, spécialisée sur les questions de sécurité internationale, de désinformation et sur les relations entre l'Union européenne et l'Ukraine. Depuis le début de la guerre, elle interpelle, vidéo après vidéo. "C'est une de mes rues préférées de Kharkiv où je passais beaucoup de temps avec mes amis" décrit-elle sur une de ces dernières vidéos, dans un centre ville dévasté par les bombardements.

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"Nous demandons à la communauté internationale de nous aider à fermer le ciel au dessus de l'Ukraine parce que Poutine a perdu l'Ukraine au sol, et ses troupes ne peuvent rien faire ici, c'est pourquoi il bombarde ici et il tue des civils" interpelle Maria Avdeeva. 

Dénoncer les bombardements russes contre des civils

Avec ces vidéos, la chercheuse entend contrer la "désinformation" de Moscou et souligner notamment que l'armée russe cible les civils lors de ses bombardements.

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"C'est une zone résidentielle, ici des gens vivaient et maintenant tout est en ruine parce que la Russie a bombardé" dénonce-t-elle trois jours plus tôt, face à un bâtiment aux fenêtres explosées. "Des civils meurent ici, en raison des bombes russes !"

Elle décrit, au téléphone, une ville en état de siège, où les habitants font la queue pour obtenir "quelques céréales" devant les échoppes encore ouvertes, sous la menace des bombardements. La nourriture, l'eau, les médicaments manquent et l'essence est introuvable.

Des "menaces continues sur les réseaux sociaux"

Malgré ces conditions de vie et le danger, permanent, Maria Avdeeva a choisi de rester à Kharkiv pour "faire son travail", dit-elle, "parce qu'il n'y a presque plus de journalistes internationaux ici, puisque c'est trop dangereux, j'essaie de collecter autant d'informations que je peux". "Nous avons eu une école ciblée, des appartements d'habitation ciblés : tuer des civils qui ne peuvent pas se défendre, ce sont des crimes de guerre, il n'y a pas d'autre opinion !".

Son militantisme pour la paix et pour la résistance face aux combattants russes ne passe semble-t-il pas inaperçu. "Je me sens en danger parce que j'ai des menaces continues sur les réseaux sociaux" explique-t-elle, "avec des messages du type 'nous allons venir à Kharkiv et te tuer', ce genre de choses". La jeune femme explique simplement avoir mis sa famille à l'abri, sans donner davantage de détails, par sécurité. "J'espère rester à Kharkiv aussi longtemps que possible mais c'est assez difficile, simplement, de survivre ici", conclut-elle.

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