La conversation pas si "spontanée" du candidat Macron à Poissy

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La conversation pas si "spontanée" du candidat Macron à Poissy

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Emmanuel Macron, lundi soir à Poissy
Emmanuel Macron, lundi soir à Poissy
© AFP - Ludovic MARIN

INFO FRANCE INTER. Pour sa toute première sortie de campagne, le président sortant a renoué avec le format "grand débat", lundi soir à Poissy (Yvelines). Un échange "libre", avait insisté son équipe. Mais France Inter s’est procuré des documents qui prouvent que la rencontre avait été soigneusement préparée en amont.

"Ça, c’était pas préparé", sourit le maire et organisateur de la soirée Karl Olive, quand une intervenante demande un selfie au président… Dès l’entrée d’Emmanuel Macron dans la salle, une évidence saute aux yeux et aux oreilles : la salle est loin d’être hostile. En témoignent les applaudissements nourris qui l’accompagnent.  

C’est Karl Olive, un ami du président, qui a invité les 250 participants. Mais il l’assure, tous n’ont pas voté Macron il y a cinq ans. Le candidat lui a même demandé, jure l’ancien journaliste devenu animateur d’un soir, d’organiser un échange sans concession. "Vous m’avez dit : totale confiance, pas de thématique imposée, je veux taper dans le sac, je veux pouvoir confronter mes idées avec les Français", raconte-t-il en accueillant le chef de l’Etat. 

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"Panel représentatif"

Sauf que l’on était loin de la conversation "spontanée" vantée par l’écurie présidentielle. Toute la soirée, Karl Olive avait en main des fiches, que France Inter a récupérées. Elles montrent que les questions étaient prévues, écrites en amont. 

Les questions inscrites sur les fiches des participants ont été lues mot pour mot
Les questions inscrites sur les fiches des participants ont été lues mot pour mot
© Radio France - Simon Le Baron

Sur l'une de ces fiches, numérotée 3/11, consacrée à la question de David Luceau (sa photo apparaît sur la fiche), il apparaît que ce "cadre d'entreprise automobile" de 49 ans est conseiller municipal de Poissy. "Vous vous êtes décidé tard à annoncer votre candidature à votre réélection. Le dernier jour. Pourquoi ne l'avez-vous pas fait avant ? Et quand je dis avant, je pense bien évidemment avant le début du conflit en Ukraine ? Rien ne vous en empêchait. (...) Avez-vous douté ?".

Chaque fiche est consacrée à une question. Les trois fiches que nous publions ont toutes les trois donné lieu à une question pendant la réunion.

Le président-candidat les connaissait-il à l’avance ? Auraient-elles pu être soufflées par son équipe? "Pas du tout ! Parole d’honneur !", répond le maire. L’élu ex-LR, aujourd’hui très proche du locataire de l’Elysée, assure avoir simplement voulu "thématiser au mieux" les échanges, pour pouvoir aborder les sujets qui intéressent le plus les Français. 

"J’ai constitué un panel représentatif d’habitants. Ils m’ont envoyé des dizaines de questions, j’ai choisi les plus pertinentes". 

"Vous avez bien vu que l’on n’a pas évité les questions sensibles, comme l’immigration ou le pouvoir d’achat", ajoute-t-on au QG du candidat. "Il n’a pas besoin de ça. Il a prouvé pendant le grand débat qu’il n’était pas du genre à esquiver la confrontation", défend un proche. Mais sans doute a-t-il connu confrontation plus virulente que celle de lundi soir. 

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