Guerre en Ukraine: une mère et sa fille recueillies par un couple de retraités à Antibes

Liza et Aleksandra ont pu fuir la guerre grâce à la mobilisation de Bogdan et de son ami géorgien Zurab. La mère et la petite fille sont accueillies par un couple de retraités antibois.

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Margot Dasque Publié le 09/03/2022 à 10:50, mis à jour le 09/03/2022 à 10:50
La mère et sa fille de 3 ans ont été recueillies par une famille antiboise. Photo Dylan Meiffret

Ses deux petons touchent le sol. Timide, Liza se tient collée à sa maman en sortant de la voiture. À 3 ans, la petite princesse vient de vivre un exode.

Dans sa tenue Disney, avec ses élastiques roses autour de ses couettes, elle découvre sa nouvelle ville, Antibes. Sa nouvelle vie. Arrivée ce mardi en milieu de journée devant l’église orthodoxe St-Roch, elle observe des visages inconnus.

Ceux des bénévoles qui mènent une action solidaire pour son pays en guerre, ceux des donateurs qui arrivent les bras chargés de dons, et surtout ceux de Cécile et Bernard. Retraités, ils s’apprêtent à accueillir chez eux la fillette et sa mère âgée de 30 ans.

"On a de la place, une balançoire, des jouets. C’est normal de leur ouvrir notre porte", glisse l’Antiboise, les yeux humides derrière ses lunettes.

Loin des bombes, la mère et sa fille vont pouvoir reprendre un nouveau départ à Antibes Photo Dylan Meiffret.

Quelques minutes avant, elle ne les avait vues qu’en photo. Cliché pris rapidement sur une aire d’autoroute, une fois les frontières passées. Parce que Liza et Aleksandra, originaires de Kryvyï Rih, ont pu fuir l’Ukraine par la route.

Et ce, grâce à la mobilisation de Bogdan et de son ami géorgien Zurab. Poches sous les yeux mais indéfectible sourire, les deux amis sont partis mardi dernier avec une mission: conduire un convoi avec les premiers dons récoltés au sein de la paroisse.

Mission accomplie à Lviv, ils y ont rencontré la maman et sa petite. Impossible de ne pas leur tendre la main. D’autant plus que là-bas, ils ont vu l’horreur de près. Non pas à travers les écrans. Mais leur pare-brise. "Quand vous voyez les enfants, les files de gens qui attendent pour partir, les bâtiments détruits… On ne revient pas pareil", reconnaissent les deux hommes qui ont un premier besoin. Retrouver les leurs.

Grâce à deux amis partis chercher les leurs en Ukraine, Liza et Aleksandra trouvent refuge chez un couple de retraités. Photo Dylan Meiffret.

Arrivés à deux, ils repartent à quatre

C’est donc avec un immense soulagement que Tatiana enlace, drapeau ukrainien au poing, son homme. Enfin. Il est là. Sain et sauf. Ce soir, ils seront trois autour de la table, en compagnie de leur adolescente de 13 ans, Sasha. Chapelet en main, le père de famille le montre: "C’est pour elle. Je l’ai eu avec moi durant tout le retour."

Un soulagement. L’heure est au repos, au calme. Liza et Aleksandra n’ont qu’un sac avec elles. Ce qu’elles ont pu sauver, garder. Est-ce que leurs hôtes ont besoin de quelque chose dans cette nouvelle aventure? "Non, merci. On a tout. On va faire en sorte qu’elles soient au mieux. Avec les petits-enfants il était prévu de faire un tour à la montagne ce week-end. Si elles ont envie on ira les rejoindre."

Arrivé à deux, le couple repart à quatre. Comme une petite famille. Et pour la barrière de la langue? "On a notre téléphone avec l’outil de traduction. On va s’en sortir."

Après tout, la langue universelle demeure celle du cœur.

Une arrivée et un vrai soulagement pour la petite famille et les proches de Bogdan et de son ami géorgien Zurab partis en mission en Ukraine. Photo Dylan Meiffret.

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