Publicité
Exclusif

A un mois de la présidentielle, plus d'un Français sur trois ne s'intéresse pas à la campagne

L'intérêt pour la campagne ne décolle pas dans l'opinion. Selon le baromètre OpinionWay-Kéa Partners pour « Les Echos », seuls 63 % des électeurs disent « suivre attentivement ce que disent les candidats ».

L'attrait pour la campagne n'a progressé que de 1 point depuis un mois.
L'attrait pour la campagne n'a progressé que de 1 point depuis un mois. (Jean-Francois Badias/AP/SIPA)

Par Pierre-Alain Furbury

Publié le 10 mars 2022 à 16:02Mis à jour le 10 mars 2022 à 16:13

A un mois, jour pour jour, du premier tour, la course à la magistrature suprême ne passionne toujours pas les foules. Selon le baromètre OpinionWay-Kéa Partners pour « Les Echos » et Radio classique, plus d'un Français sur trois (35 %) affirme ne « pas encore s'intéresser à la campagne ». Soit par rapport à 2017, « 5 à 6 points de moins à date comparable, ce qui est beaucoup », souligne Bruno Jeanbart, le vice-président de l'institut de sondages. A l'inverse, 63 % des électeurs disent s'y « intéresser » et « suivre attentivement ce que disent les candidats ».

L'attrait pour la campagne n'a progressé que de 1 point depuis un mois. Le signe que la guerre en Ukraine n'est pas seule responsable de cette situation, même si l'intervention militaire russe, qui étouffe les autres thématiques , n'a évidemment rien arrangé. Le désintérêt des Français n'est pas de bon augure pour la future participation, qui serait à peine supérieure à 50 % si l'élection se déroulait ce dimanche (53 %). C'est, là encore, 5 à 6 points de moins que ce que constataient les sondages à un mois du vote en 2017.

Le record de 2002

Publicité

Même si elle « monte souvent dans les deux dernières semaines » à la faveur de la campagne officielle, Bruno Jeanbart s'avoue « perplexe » et même « inquiet » pour la participation au premier tour, n'excluant pas qu'elle batte un record. « Ce qui pose problème, c'est aussi que, jusque-là, il y avait une forme de suspense sur le résultat, notamment sur le concurrent d' Emmanuel Macron au second tour. Là, on semble revenir à un duel Macron-Le Pen, ce qui retire un des éléments qui aurait pu mobiliser », explique-t-il. Sous la Ve République, l'abstention la plus élevée au premier tour de la présidentielle a été enregistrée en 2002 : 28,4 % des inscrits. En 2017, elle a atteint 22,2 %.

Comme c'est traditionnellement le cas, la campagne intéresse davantage les hommes que les femmes et plus les catégories socioprofessionnelles dites « supérieures » que les classes populaires. 44 % des électrices ne s'y intéressent pas encore, contre 24 % des électeurs. C'est le cas de 48 % des ouvriers contre 25 % des cadres.

L'intérêt pour la campagne dépasse la barre des 80 % chez les sympathisants de La République En marche, contre plus de 70 % à droite et à l'extrême droite et autour de ce chiffre chez les sympathisants de gauche. Il n'est en revanche que de 43 % parmi les nombreux Français qui se disent aujourd'hui « sans préférence partisane ».

Pierre-Alain Furbury

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres
Publicité