Le réchauffement des températures deux fois plus rapide dans les Alpes qu’à la surface du globe

Alpes Italie ©AFP - Marco Bertorello
Alpes Italie ©AFP - Marco Bertorello
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Depuis le début du XXe siècle, la hausse de la température moyenne y est, selon les massifs, entre 1,5 et 2,6 fois plus élevée que dans la moyenne de l’hémisphère nord.

A l’issue de la dernière période glaciaire, lorsque le climat s’est réchauffé peu à peu les espèces arctico-alpines qui vivaient dans les plaines, comme le lièvre variable, se sont scindées en deux groupes. Pour retrouver le grand froid, le premier, peut-être le plus malin, mais c’est à vérifier, a migré vers le Nord du continent. L’autre a grimpé dans les hauteurs et a élu domicile les altitudes alpines.

Et Maintenant ? Ces espèces sont menacées. Puisque le réchauffement climatique frappe logiquement les Alpes. Et qu’il le frappe même bien plus qu’ailleurs. Depuis le début du XXe siècle, la hausse de la température moyenne y est, selon les massifs, entre 1,5 et 2,6 fois plus élevée que dans la moyenne de l’hémisphère nord. Un livre, paru la semaine dernière aux éditions Arkhé, intitulé Un Monde qui fond, le vivant en montagne s’intéresse justement à ce monde qui s’altère, que l’on altère, en suivant la piste des espèces inquiètes et inquiétées : le lièvre variable, le lagopède, la libellule d’altitude, le bouquetin. Et bien d’autres.

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Son auteur, Camille Belsoeur, est journaliste. Il collabore avec Le Temps, Slate ou France Info. Et rend hommage, ce matin, à trois d’entre elles. La première : le lièvre variable !

Aux premières pages du livre de Camille Belsoeur, on apprend beaucoup de choses. Dont une règle d’or, pour qui voudrait mieux saisir l’environnement en montagne. Dans les massifs alpins, grimper 1000 mètres de dénivelé, c’est comme parcourir 1000 kilomètres en direction du pôle Nord. Facile à retenir. À 2000 mètres, le climat est pareil à celui que l’on trouvera au Sud de la Norvège. À 3000, on est dans un climat polaire, comme au septentrion de la Scandinavie. 4808 mètres, le sommet du mont Blanc ? On est au pôle Nord. Voilà aussi pourquoi les espèces sont montées dans le Nord ou parties là-haut. On rend hommage à une autre espèce. Mais celle-ci profite du réchauffement climatique !

De la renoncule, Robert Desnos jouait ceci :

Coco Bel-Œil, Marchand de couleurs, Et de cerfeuil, Ho ! Coco Bel-Œil, Dis-moi le nom de cette fleur, C’est la renoncule, Pour ma sœur Ursule, Pour mon frère Hercule, C’est la renoncule.

Troisième espèce : le lagopède… aussi appelé, la poule des neiges !

Deux fois plus vite : cette tendance serre le cœur. Ce monde que nous connaissons, que j’affectionne particulièrement, n’est pas seulement en mutation. Il disparaît, il s’enfuit, et ses vies, ses paysages avec lui. Il s’enfuit tout près du ciel, là où nous avons notre maison. Là où la forêt, Marie de son prénom, fait tressaillir la montagne.

Et maintenant ?
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