Les fabricants vont être contraints de détailler la composition des protections périodiques

Les emballages de serviettes, tampons, protèges-slips et coupes menstruelles devront désormais détailler la composition des produits.

Publié le |Mis à jour le |Pour information, cet article a été écrit il y a 2 ans.

Le ministre de la Santé lui-même parle de no man’s land”. Jusqu’ici, il était impossible de connaître la composition exacte des produits de protection périodique. Tampons, serviettes, coupes menstruelles et protège-slips sont pourtant utilisés chaque mois par plus de 15 millions de Françaises. “Une question de santé publique et environnementale”. Avec ce nouveau décret actuellement en préparation, les industriels devront désormais faire preuve de la plus grande transparence.

“Les protections hygiéniques manquent de cadre. Elles sont moins réglementées qu’un sparadrap ou un rasoir jetable alors qu’elles sont utilisées de manière beaucoup plus intime”, résume Maud Leblon, la directrice de l’association Règles Élémentaires. Depuis des années, les associations féministes militent pour plus de transparence. Entre les scandales liés aux chocs toxiques et les interrogations sur l’impact environnemental de l’usage des protections périodiques, les organisations exigent que le voile soit enfin levé sur la composition des tampons, serviettes et autres coupes menstruelles…

Au final, le projet de décret sera malgré tout plus restrictif que le texte proposé par les associations Georgette Sand, La Fondation des Femmes ou Règles Elémentaires. Malgré cela, Marie-Paule Noël, en charge des questions liées à la précarité menstruelle au sein du collectif Georgette Sand se réjouit de cette “première étape”.

Sur France Inter, le ministre de la Santé évoque le fait que “beaucoup de femmes s’interrogent” sur ces produits “plus ou moins recommandés”. Il évoque une question de “santé publique et de santé environnementale”.

Avec ce décret, Olivier Véran entend donc contraindre les industriels à publier “la composition précise, exhaustive, en transparence de tout ce qui compose les tampons, les serviettes hygiéniques, les coupes menstruelles. Tous les produits d’hygiènes et de protections intimes”. La liste complète des matériaux et substances chimiques utilisés pour la fabrication des protections devra être indiquée sur l’emballage.

Des composants “nocifs ou toxiques”

“Avant de savoir si ces tampons ou serviettes sont nocifs pour la santé, on doit savoir ce qu’il y a dans dedans“, clame Maud Leblon. “Une fois que l’on aura cette transparence, on pourra entamer la deuxième phase. On pourra lancer des études plus précises et plus spécifiques sur l’utilisation intra-vaginale de ces protections pour voir ce qu’il en est.”

La directrice de l’association de lutte contre la précarité menstruelle ajoute que certaines protections hygiéniques sont parfois fabriquées avec des produits “nocifs ou toxiques”. “On peut retrouver du glyphosate, qui vient du coton, en fonction de la manière dont il a été cultivé.” En outre, elles peuvent contenir “des produits parfumants qui ne sont pas catégorisés comme toxiques, mais qui peuvent provoquer des irritations, des inflammations, des rougeurs. Les règles ne sont pas sales, les règles ne sentent mauvais. On n’a pas besoin de mettre du parfum dans nos culottes”, conclut-elle.

Avec ce décret, le ministre de la Santé espère inciter les industriels à opter pour une composition plus vertueuse. “J’avais fait cela avec le nutri-score dans le domaine de l’alimentation ou la taxe des sodas”, explique Olivier Véran au micro de France inter. “Cela avait marché et le comportement des industriels avait changé. Ils avaient réduit le sucre dans les sodas, réduit le sel dans le jambon, je suis convaincu qu’on arrivera aussi à un comportement vertueux de la part des fabricants de protection hygiéniques.”

Avant sa mise en application prévue pour le 1er janvier 2023, le texte devra être discuté avec les industriels. Espérons que le gouvernement ne cède pas de terrain et porte fermement ce texte tant attendu.

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