Les tensions qui agitent la société française ne cessent de croître. Selon les chiffres du ministère de l’intérieur publiés vendredi 11 mars, les infractions à caractère raciste, xénophobe ou antireligieux ont augmenté par rapport à l’avant-Covid-19. Au total, 12 500 infractions ont été recensées par la police et la gendarmerie sur l’ensemble du territoire français, soit une augmentation d’environ 16 % en deux ans.

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Par rapport à 2019, le nombre de crimes ou délits « à caractère raciste » enregistrés l’année passée par les services de sécurité a augmenté de 13 %, atteignant 6 276. En 2021, plus de 2 100 personnes ont été mises en cause par les services de sécurité pour crime ou délit « à caractère raciste », soit une très légère hausse par rapport à il y a deux ans. Les deux tiers de ces infractions sont des injures, des diffamations ou des provocations. Par ailleurs, le nombre de contraventions dressées s’élève à 6 223, soit 26 % de plus qu’en 2019.

Des données partielles

Les ressortissants de pays africains sont surreprésentés parmi les victimes : ils forment 14 % des personnes qui ont subi des actes à caractère raciste, xénophobe ou portant atteinte à leur religion, alors qu’ils ne constituent que 3 % de la population. En outre, 74 % des victimes possèdent la nationalité française.

La répartition de ces délits est enfin inégale sur le territoire. En France métropolitaine, le Nord et l’Est – où des cimetières juifs ont été régulièrement vandalisés ces dernières années – concentrent un plus grand nombre de crimes et de délits « à caractère raciste » que l’Ouest, territoire le moins touché.

Le ministère de l’intérieur précise toutefois que « les données issues des procédures enregistrées par les services de sécurité ne représentent qu’une faible partie des faits ». Selon une étude menée entre 2013 et 2018, une victime d’injures « à caractère raciste » sur vingt déclarait avoir porté plainte auprès de la police ou de la gendarmerie.