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Richard Jouve entre dans l’histoire du sport français, «je suis vraiment très fier de moi»

Richard Jouve a apporté son tout premier trophée de Coupe du monde au ski de fond français en décrochant le petit globe du sprint ce vendredi, grâce à sa victoire à Falun (Suède).

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D’un cri de rage sur la ligne d’arrivée, le taiseux Richard Jouve a évacué toute la frustration des Jeux olympiques (7e en individuel), en concluant la plus belle saison de sa carrière par une victoire et la première place au classement du sprint.

Jamais un Français n’avait remporté de trophée sur la Coupe du monde, pas même l’actuel coach du biathlon Vincent Vittoz du temps de sa splendeur (2e du classement général en 2005 et du classement des courses de « distance » de 2005 à 2007), ni la locomotive des dix dernières années Maurice Manificat (2e en distance en 2016).

Une force de la nature

La petite boule de cristal récompense Jouve, force de la nature de 27 ans qui a grandi dans la vallée de la Clarée, avec sa maman originaire de Djibouti et son père militaire alors à la caserne de Briançon.

Taiseux mais pas le dernier pour s’amuser, comme il l’a encore montré avec son traditionnel déhanché sur le podium vendredi, Jouve s’est petit à petit imposé comme un athlète complet, qui place la rigueur au centre d’un projet limpide. Il s’est par exemple montré intraitable pour gérer depuis deux ans les contraintes liées à la pandémie de Covid-19, étant capable de hausser le ton lorsqu’il observait un relâchement sur les gestes barrière au sein de l’équipe de France.

Bronze du relais aux JO

Son pouvoir d’accélération brutal lui avait déjà permis de décrocher le bronze olympique du sprint par équipes avec Maurice Manificat en 2018 à Pyeongchang avant de se placer parmi les tous meilleurs sprinteurs de la Coupe du monde les années suivantes.

Cette saison, il est monté sur cinq podiums en huit sprints, en skating ou en classique, décrochant ses deux premières victoires la semaine passée à Drammen (Norvège) puis vendredi à Falun (Suède).

En cette fin d’hiver, Jouve a su profiter de l’absence des Russes, interdits de concourir depuis l’invasion de l’Ukraine, et des meilleurs Norvégiens, contaminés par le Covid-19, notamment la star Johannes Klaebo, qui doit céder le petit globe à Jouve pour six points.

Le skieur avait été fortement marqué par son échec individuel aux Jeux olympiques de Pékin, son grand objectif. Il avait été éliminé aux portes de la finale du sprint (7e) avant de décrocher le bronze du relais 4x10 km.

Le général, objectif à l’avenir

Fait rare, le Français a développé une grande polyvalence, devenu l’un des meilleurs sprinteurs mais aussi capable de briller sur des courses plus longues. Il rêve de jouer la victoire au classement général à l’avenir (il est 4e aujourd’hui), réservée depuis des années aux Russes et aux Norvégiens.

Vendredi, avant d’être étreint par toute l’équipe de France, Jouve a pu partager à la fois le podium du jour et celui du globe avec son grand ami Lucas Chanavat, 3e de la course derrière le Finlandais Joni Maki et du globe derrière Klaebo. Chanavat n’a pas quitté le Top 3 depuis fin décembre.

La Coupe du monde de ski de fond s’achève ce week-end à Falun, les finales prévues initialement en Russie la semaine prochaine ayant été annulées.

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