Guerre en Ukraine - Journaliste tué: «on lui a tiré dans le cou»

L’Américain Brent Renaud, 50 ans, un photographe et réalisateur, a été tué ce dimanche en Ukraine. C’est le premier journaliste étranger mort depuis le début de l’invasion russe. Un journaliste de la télévision publique ukrainienne avait été tué le 1er mars dans le bombardement russe de la tour de télévision de Kiev.

Brent Renaud était en voiture avec un autre journaliste américain et un civil ukrainien à Irpin, dans la banlieue nord-ouest de Kiev, théâtre de violents combats depuis plusieurs jours. Leur véhicule a été ciblé par des tirs. Le second journaliste et le civil ont été blessés, a précisé à l’AFP Danylo Shapovalov, un médecin engagé auprès des forces ukrainiennes qui a pris en charge les victimes.

Le second journaliste, apparemment légèrement blessé, se nomme Juan Arredondo, 45 ans. Ce photographe et professeur adjoint à l'Université de Columbia a livré un court témoignage tandis qu’il était pris en charge. Il suggère qu’ils sont tombés dans une embuscade, relate le «Guardian».

«Nous avons traversé le premier pont à Irpin. Nous allions filmer tous les réfugiés qui partaient. Nous sommes montés dans une voiture… quelqu’un a proposé de nous emmener à l’autre pont et nous avons traversé un point de contrôle puis ils ont commencé à nous tirer dessus», a-t-il expliqué. «Alors le conducteur a fait demi-tour et ils ont continué à tirer. Nous étions deux. Mon ami est Brent Renaud, il a été touché.»

On lui demande alors comment allait son confrère. «Je ne sais pas. J’ai vu qu’on lui avait tiré dans le cou. Et nous avons été séparés», répond-il, ne sachant pas encore que Brent Renaud était mort.

Les autorités ukrainiennes ont rapidement accusé leurs ennemis russes d’avoir tiré sur les journalistes, mais l’origine des tirs était difficile à établir dans l’immédiat, souligne l’AFP.

Brent Renaud, également écrivain, était originaire de Little Rock, dans l’État de l’Arkansas, selon le site internet de la Fondation Nieman pour le journalisme, liée notamment à l’Université de Harvard, qui lui avait accordé une bourse en 2019. Il avait travaillé sur de nombreux projets de films documentaires avec son frère Craig, et couvert des sujets aussi divers que la crise des réfugiés en Amérique centrale, les soubresauts politiques en Égypte et la lutte contre l’extrémisme en Afrique et au Moyen-Orient, selon la fondation.