À cause du prix du carburant, cet habitant de Haute-Loire se rend au travail... à cheval

Face à l'augmentation du prix du carburant, Louis Geneix a pris la décision de se rendre à son travail, en Haute-Loire, avec son cheval.

Florémie Blanc Publié le 15/03/2022 à 10:55, mis à jour le 15/03/2022 à 10:55
Louis Geneix a décidé de venir une fois par semaine au travail à cheval, à Yssingeaux en Haute-Loire. Photo Louis Geneix

Un cheval attend, garé sur le parking, à côté des voitures du personnel et des clients. Ce lundi 14 mars, Louis Geneix ne s’est pas rendu à la brasserie où il travaille à bord de sa Clio mais sur le dos de sa jument, Eole.

Il raconte à France 3: "Ce matin, je suis venu au travail à cheval. C’est le prix du carburant qui a motivé mon choix. Il y a eu une discussion avec mon patron: il devait changer de voiture dans la semaine et je lui ai dit de prendre une voiture électrique, vu le prix du gazole. Il m’a dit que j’étais tranquille car j’avais mon cheval. Du coup, je suis venu à cheval."

15 kilomètres séparent Lapte, où vit le serveur de 21 ans, de Yssingeaux, en Haute-Loire. "Cela m’a pris moins d’une heure pour venir. Je prends la route normale et une partie de la voie verte. Mon cheval est bien désensibilisé, il a l’habitude des voitures. S’il y a du brouillard, je mets un gilet jaune et une marque phosphorescente sur la queue du cheval."

Le long de la route, les automobilistes, surpris, ralentissent. Le félicitent, l’envient peut-être. "Certains se sont arrêtés pour me dire que ma démarche était top. Je ne m’attendais pas à cela", confie Louis Geneix.

Faire des économies

En Haute-Loire, Eole, la jument de Louis, attend la fin du service de son propriétaire. Photo Louis Geneix.

Si la décision de se hisser sur son cheval pour aller travailler partait d’une plaisanterie, elle n’en relève pas moins d’une nécessité. Le jeune homme, qui touche 1.200 euros par mois, souhaite faire des économies.

"Je n’ai pas chiffré l’économie que je vais réaliser mais je pense que ça va jouer pas mal. En décembre, je faisais à peu près le mois avec 80 euros de gazole et là j’ai doublé, voire plus. En voiture, j’ai réduit mes trajets au strict minimum. Voir les prix des carburants qui grimpent est une situation qui m’inquiète."

Louis Geneix a même pensé à arrêter de travailler: "J’en étais à me demander si je pouvais aller travailler, voir si ça allait être rentable, avec les dépenses qu’on a pour s’y rendre. C’est vraiment la question que je me posais. Ça ne va pas être rentable du tout si on continue comme ça."

Nouvelle habitude

Une expérience que le jeune homme espère reproduire une fois par semaine, pour le moment, en fonction de la météo et de son emploi du temps.

"À partir du jeudi, je travaille les midis et les soirs. Cela me fait quatre trajets. Je vais faire les trajets à cheval une fois par semaine. Cet été, je pense que je viendrai au moins pour les services du midi à cheval. Pour le soir, je n’aurai pas le choix, je devrais prendre ma voiture car je ne peux pas rentrer de nuit à cheval", explique-t-il à France 3.

Une façon de se rendre au travail insolite qui a sorti le jeune homme de son quotidien: "C’est vraiment chouette. Je me suis levé et j’étais beaucoup plus content d’aller au travail que d’habitude." Qui a ses avantages: "En plus, tout était gelé ce matin, je n’ai pas eu à dégeler le pare-brise.", plaisante l’altiligérien. Et ses inconvénients…: "Mais franchement, ça caille sur le cheval, comme il n’y a pas de chauffage. Ça allait mieux au retour, j’étais trop bien, il n’y avait pas de vent."

Le jeune serveur lance un appel: "Je pense que ça peut donner des idées à des gens d’utiliser des moyens alternatifs comme le vélo, la trottinette, les rollers. Il y a aussi une démarche écologique derrière tout ça, pour réduire notre empreinte. Je le fais pour une raison valable. Les gens parlent beaucoup mais n’agissent pas."

Au travail, depuis à salle de la brasserie, Louis Geneix donne des coups d'œil réguliers à sa monture. Et si celle si ne carbure pas à l’essence, elle ne rate jamais sa ration de granulés.

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Var-Matin

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