Accéder au contenu principal

Le Bangladesh va interdire la mise en cause de la moralité des victimes de viol

Selon une décision qui devrait être officialisée par le Parlement d’ici le mois de juin 2022, la mise en cause de la moralité des victimes de viol ne sera plus possible.

Des activistes féministes manifestent contre les violences faites aux femmes, le 9 octobre 2020 à Dacca.
Des activistes féministes manifestent contre les violences faites aux femmes, le 9 octobre 2020 à Dacca. AP Photo/ Mahmud Hossain Opu
Publicité

Datant du XIXe siècle, la « loi sur la preuve », vestige de l'ère coloniale britannique, est régulièrement utilisée, selon les experts, afin de discréditer le témoignage des victimes de viol lors de contre-interrogatoires dans les tribunaux et des enquêtes de police.

Ce questionnement visant à prouver le « caractère immoral » des victimes de viol dans les affaires pénales va bientôt disparaître, a annoncé à l’AFP le ministre de la Justice, Anisul Huq. « C'est un nouveau pas vers l'émancipation des femmes », a-t-il déclaré.

Nina Goswami, membre de l'organisation de défense des droits Ain o Salish Kendra (ASK), salue « un accomplissement remarquable ». La fin de cette pratique était réclamée depuis plus de 10 ans par les ONG.

« Cela va maintenant cesser »

Selon elle, cette loi a entravé la justice pendant des décennies. Et de nombreuses survivantes ont préféré ne pas poursuivre leurs agresseurs, de peur d’être davantage salies et humiliées. « Cela va maintenant cesser », a-t-elle ajouté.

Au moins 1 627 cas de viols ont été signalés au Bangladesh en 2020, dont 176 viols en réunion et 53 viols ayant abouti au meurtre des victimes, selon ASK. Sur 4 732 cas de viol entre 2011 et 2018, seules cinq personnes avaient été condamnées, rapportait Amnesty International en 2020, citant le travail de l’ONG locale de défense des droits des femmes, Naripokkho.

En octobre 2020, les autorités avaient annoncé que les violeurs allaient être passibles de la peine de mort, suite à un viol collectif diffusé sur les réseaux qui avait révolté tout le pays. 

(avec AFP)

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.