L'actualité mondiale Un regard humain

Guerre en Ukraine : au moins 636 civils tués, selon l’ONU

Les bombardements ont tué la mère de Milana, âgée de six ans. Elle se rétablit actuellement après avoir été opérée dans un hôpital pour enfants à Kiev, en Ukraine.
© UNICEF/Oleksandr Ratushniak
Les bombardements ont tué la mère de Milana, âgée de six ans. Elle se rétablit actuellement après avoir été opérée dans un hôpital pour enfants à Kiev, en Ukraine.

Guerre en Ukraine : au moins 636 civils tués, selon l’ONU

Paix et sécurité

Au moins 636 civils ont été tués depuis le début de l’offensive russe en Ukraine, a annoncé mardi le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH).

Entre le 24 février et le 13 mars 2022, le HCDH a enregistré 1.761 victimes civiles dont 636 morts et 1.125 blessés. Parmi les personnes tuées, 46 étaient des enfants.

« Ces chiffres sont probablement beaucoup plus élevés, car les rapports sont encore en cours de corroboration dans un contexte d’affrontements de plus en plus intenses », a relevé le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).

Selon l’ONU, la plupart des décès de civils ont été « causés par l’utilisation d’armes explosives ayant une large zone d’impact, notamment les tirs d’artillerie lourde et de systèmes de roquettes à lanceurs multiples, ainsi que les frappes de missiles et les frappes aériennes ».

Le rapport de situation de l’ONU note que dans les zones non contrôlées par le gouvernement à Donetsk, « au moins 20 civils auraient été tués et près de 30 autres blessés lorsqu’un missile balistique Tochka-U aurait touché le centre-ville ». « Ces chiffres vont probablement augmenter dans les heures à venir ».

Un homme dans une école endommagée par des bombardements à Oleksandrivka, près de Donetsk, en Ukraine (photo d'archives).
© ICRC/C. Granier-Deferre
Un homme dans une école endommagée par des bombardements à Oleksandrivka, près de Donetsk, en Ukraine (photo d'archives).

Près de 380 établissements scolaires endommagés ou complètement détruits

D’une manière générale, les « combats intenses » continuent d’entraîner une hausse des besoins humanitaires. Ces violences continuent également « d’endommager considérablement les infrastructures civiles essentielles - notamment les maisons, les écoles, les hôpitaux et les conduites d’eau et de gaz - dans l’est de l’Ukraine ».

L’éducation fait partie des secteurs qui ont été affectés par les combats depuis le 24 février dernier.

« Selon le ministère de l’éducation et des sciences, au 13 mars, plus de 320 établissements scolaires ont été endommagés et 59 complètement détruits, bien que ce chiffre doive encore être vérifié », a souligné l’OCHA ajoutant que plus 5,7 millions d’enfants et d’adolescents âgés de 3 à 17 ans sont impactés.

Pour éviter tout décrochage scolaire, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a signalé le lancement d’un projet conjoint avec le ministère ukrainien de l’Éducation. Des cours vidéo éducatifs pour les enfants de 3 à 6 ans ont été mis à disposition pour être visionnés sur le site MEGOGO.

Par ailleurs, l’OCHA note que le convoi humanitaire qui se rendait de la ville de Zaporizhzhia (Zaporizka, sud-est) à Marioupol (Donetsk) a été stoppé à environ 80 km de la ville, à Berdiansk (oblast de Zaprizka). Les bombardements incessants ont empêché une centaine de tonnes de matériel de secours d’atteindre les personnes qui ont désespérément besoin de nourriture, d’eau et de médicaments.

Environ 150.000 personnes évacuées par des couloirs humanitaires en Ukraine

« Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) estime qu’un cessez-le-feu immédiat est nécessaire pour éviter le pire des scénarios », a indiqué l’OCHA.

Dans le même temps, le nombre de civils se déplaçant dans les couloirs d’évacuation a augmenté depuis le dimanche 13 mars, après des mouvements limités ces derniers jours. Au total, neuf des 14 couloirs d’évacuation prévus le 13 mars ont été empruntés comme prévu.

« Au moment de la rédaction de ce rapport, des informations préliminaires suggèrent qu’environ 160 voitures privées ont évacué la ville de Marioupol en direction de Zaporizhzhia, le long du corridor d’évacuation officiellement convenu pour quitter la ville ».

Selon les autorités ukrainiennes, près de 150.000 personnes ont pu quitter des régions bombardées grâce à des couloirs humanitaires depuis le début de l’offensive russe. Kyïv indique avoir mis en place 26 couloirs humanitaires. Ces couloirs humanitaires ont été instaurés dans les régions de Kyïv, Soumy (à 350 km au nord-est de la capitale), Kharkiv, dans le nord-est du pays, et Zaporojie (est).

Du pain provenant d'une boulangerie sous contrat avec le PAM est livré aux hôpitaux de Kharkiv, en Ukraine.
© PAM
Du pain provenant d'une boulangerie sous contrat avec le PAM est livré aux hôpitaux de Kharkiv, en Ukraine.

L’ONU a fourni une aide à plus de 600.000 personnes

De plus, l’OCHA, qui reprend un décompte des autorités russes, note que « 250.000 personnes ont été évacuées vers la Russie ». Mais « l’ONU n’a pas les moyens de vérifier le nombre réel de personnes évacuées » en Ukraine.

Sur le terrain, les agences humanitaires indiquent que dans une ville comme Marioupol, des civils vivent des pénuries dangereuses de nourriture, d’eau, de médicaments et autres biens de première nécessité.

Malgré les « défis apparemment insurmontables », les États membres, les agences des Nations Unies et les partenaires humanitaires continuent d’intensifier les activités d’intervention dans certaines parties de l’Ukraine où les conditions d’accès et de sécurité le permettent.

Les secours vitaux parviennent chaque jour à un plus grand nombre de personnes touchées. Avec ses partenaires humanitaires, l’ONU continue d’intensifier une réponse vitale dans tout le pays. Les agences humanitaires onusiennes ont distribué une forme ou l’autre d’aide humanitaire à 600.000 personnes. 

L’ONU s’attend à ce que beaucoup plus de gens encore reçoivent une aide dans les jours à venir. Mais le défi principal demeure la garantie d’un accès sécurisé dans les zones où le conflit se déroule.