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Au Japon, un violent séisme fait au moins quatre morts

Le Japon a été secoué, mercredi soir, par un séisme de magnitude 7,4 à l’est, dans la région de Fukushima. Il a provoqué un petit tsunami sur une partie de la côte nord-est

Un restaurant endommagé à Shiroishi, au Japon, jeudi 17 mars 2022. — © CHARLY TRIBALLEAU / AFP
Un restaurant endommagé à Shiroishi, au Japon, jeudi 17 mars 2022. — © CHARLY TRIBALLEAU / AFP

L’est du Japon a été secoué, mercredi soir, par un violent séisme de magnitude 7,4, selon l’Agence météorologique japonaise (JMA). Jeudi matin, Hirokazu Matsuno, porte-parole du gouvernement, a fait état de quatre morts et de 107 blessés.

L’épicentre de la secousse, survenue à 23h36 (15h36 en Suisse), réévaluée à 7,4 (contre 7,3 initialement), se situait au large de la côte du département de Fukushima, et l’hypocentre à 60 km de profondeur, selon la JMA.

Des gens marchent dans un quartier résidentiel de Koto à Tokyo, le 17 mars 2022. — © PHILIP FONG / AFP
Des gens marchent dans un quartier résidentiel de Koto à Tokyo, le 17 mars 2022. — © PHILIP FONG / AFP

L’alerte tsunami levée

La JMA a émis, dans la foulée du séisme, un avertissement pour des vagues d’un mètre de hauteur. Des vagues de 30 cm ont finalement été mesurées à Ishinomaki, dans le département de Miyagi, selon la JMA, qui avait appelé les habitants à rester à distance du front de mer. L’avertissement au tsunami a été complètement levé à 5h00 (21h00 en Suisse).

«La police et les services de secours ont été submergés d’appels à Fukushima et à Miyagi», a déclaré dans la nuit le porte-parole du gouvernement Hirokazu Matsuno lors d’un point presse. Les autorités vérifiaient encore l’étendue des dégâts, a-t-il ajouté, invitant la population à rester vigilante au cours des prochains jours en prévision de possibles fortes répliques.

Des marchandises éparpillées après le tremblement de terre dans un magasin de Sendai, dans la préfecture de Miyagi, au Japon, le 17 mars 2022. — © KYODO / via REUTERS
Des marchandises éparpillées après le tremblement de terre dans un magasin de Sendai, dans la préfecture de Miyagi, au Japon, le 17 mars 2022. — © KYODO / via REUTERS

De petites répliques ont été enregistrées dans le nord-est dès les premières heures après la secousse initiale puis tout au long de la nuit. Des consignes d’évacuation vers des refuges ont été diffusées dans certaines localités de la région.

«Suivez s’il vous plaît les informations concernant le séisme, restez à l’écart de la côte et prenez des mesures pour vous protéger», avait aussi recommandé le premier ministre japonais Fumio Kishida.

Un refuge installé à Soma, dans la préfecture de Fukushima, le 17 mars 2022. — © CHARLY TRIBALLEAU / AFP
Un refuge installé à Soma, dans la préfecture de Fukushima, le 17 mars 2022. — © CHARLY TRIBALLEAU / AFP

Des foyers privés d'électricité, un train a déraillé

La secousse, longuement et fortement ressentie y compris à Tokyo, a initialement privé d’électricité plus de deux millions de foyers dans la région du Kanto, englobant la capitale et ses départements voisins, selon l’opérateur Tokyo Electric Power (Tepco), mais le courant a été totalement rétabli quelques heures plus tard.

Quelque 4000 foyers étaient, en revanche, toujours privés d’électricité dans le nord-est du pays jeudi midi, selon la compagnie Tohoku Electric Power.

La compagnie ferroviaire JR East, qui dessert le nord-est du Japon, a annoncé de son côté des perturbations significatives sur son réseau. Un shinkansen, le train à grande vitesse japonais, a notamment déraillé au nord de la ville de Fukushima, d’après la compagnie, qui n’a pas fait état de blessés.

Et dans la ville de Sendai (nord-est), un pan de mur s’est écroulé sur le site du château historique d’Aoba, selon des images de la télévision japonaise.

Vérifications à la centrale nucléaire de Fukushima

Aucune anomalie n’a été détectée à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, sévèrement endommagée en 2011 par le gigantesque tsunami provoqué par un séisme de magnitude 9, selon l’Agence japonaise de sûreté nucléaire (NRA).

Dans l’autre centrale nucléaire du département, Fukushima Daini, également arrêtée depuis 2011, ainsi que dans la centrale d’Onagawa (département de Miyagi), des pompes pour des piscines de refroidissement du combustible usagé ont brièvement cessé de fonctionner mais elles ont rapidement été remises en état de marche, a précisé ultérieurement la NRA.

Le Japon a observé une minute de silence vendredi dernier en mémoire de la catastrophe de 2011, qui avait fait plus de 18 500 morts et disparus et forcé plus de 165 000 personnes du département de Fukushima à évacuer leurs foyers à cause des émissions radioactives de la centrale endommagée, où les cœurs de trois réacteurs nucléaires avaient fondu.

Les autorités locales recensent encore aujourd’hui 33 365 personnes déplacées, dont 80% vivent hors du département de Fukushima.

Outre le chantier titanesque de la décontamination et du démantèlement de la centrale nucléaire, de nombreux autres défis persistent, à commencer par la réputation des produits alimentaires locaux, bien que leur sécurité soit rigoureusement contrôlée.

Situé au carrefour de plusieurs grandes plaques tectoniques, le Japon est régulièrement touché par des tremblements de terre et a de strictes normes de construction pour que ses bâtiments soient capables de résister à de fortes secousses.