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Guerre en Ukraine : 30.000 personnes évacuées de Marioupol, bilan inconnu pour le bombardement du théâtre

- Mis à jour le
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  • France Bleu

Nouvelle indignation internationale en Ukraine après des frappes mardi soir sur un théâtre qui abritait des centaines de civils à Marioupol. Les autorités ukrainiennes dénoncent un bombardement ciblé des Russes, qui démentent. Voici ce qu'il faut retenir de l'évolution du conflit ce jeudi.

 30.000 personnes ont été évacuées de la ville de Marioupol cette semaine  30.000 personnes ont été évacuées de la ville de Marioupol cette semaine
30.000 personnes ont été évacuées de la ville de Marioupol cette semaine © AFP - Viktor Antonyuk / Sputnik

Ce jeudi marque le 22e jour de la guerre en Ukraine, déclenchée par la Russie le 24 février dernier. L'offensive russe s'intensifie. Le bombardement d'un théâtre abritant au moins un millier de réfugiés à Marioupol suscite une nouvelle fois l'indignation internationale. Voici ce qu'il faut retenir de cette nouvelle journée de conflit.

L'essentiel 

  • Un théâtre abritant des centaines de civils bombardé à Marioupol, le nombre de victimes inconnu
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été ovationné par le Parlement allemand
  • L'UE dénonce à son tour des "crimes de guerre"
  • Au moins 27 morts dans des frappes russes dans des villes autour de Kharkiv
  • À écouter : le podcast quotidien de Radio France sur la situation en Ukraine

La situation sur le front militaire

Un théâtre abritant des centaines de civils bombardé 

Des bombardements ont frappé mardi soir le théâtre de Marioupol, qui abritait plusieurs centaines de civils, selon les autorités ukrainiennes. "500 à 700 civils" se trouvaient dans ce théâtre, selon les envoyés spéciaux de franceinfo sur place et d’après les témoignages recueillis. Il n' y a pas de bilan du nombre de victimes disponibles pour le moment, explique la mairie. 

Plusieurs médias ont diffusé des images satellite de la compagnie américaine privée Maxar, selon lesquelles le mot "enfants" était écrit en immenses lettres blanches et en russe, de part et d'autre du bâtiment, pour que le message soit bien visible depuis le ciel.  

Les mots "enfants" étaient écrit de chaque côté du théâtre en lettres blanches.
Les mots "enfants" étaient écrit de chaque côté du théâtre en lettres blanches. © AFP - EyePress News

Les autorités ukrainiennes accusent l'armée russe d'avoir délibérément ciblé ce théâtre et dénoncent un crime de guerre. Le ministère russe de la défense dément avoir bombardé le théâtre et rejette la responsabilité sur le bataillon ultra-nationaliste ukrainien Azov. Ces mêmes arguments avaient été utilisés par les Russes lors du bombardement de la maternité de Marioupol la semaine précédente, qui avait choqué le monde entier. En tout, 30.000 personnes ont été évacuées de la ville cette semaine en direction de Zaporojie ou Berdiansk via des couloirs humanitaires, a annoncé la mairie. 350.000 autres restent dans la ville et "continuent de se cacher dans des abris et des caves", a poursuivi la mairie de Marioupol.

La ville de Marioupol assiégée
La ville de Marioupol assiégée © Visactu
Ukraine : l'avancée des troupes russes (point de situation jeudi 17 mars à 19h30).
Ukraine : l'avancée des troupes russes (point de situation jeudi 17 mars à 19h30). © Visactu -

Au moins 27 morts autour de Karkhiv

Au moins 21 personnes sont décédées et 25 ont été blessées dans une frappe russe à Merefa, près de la ville assiégée de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, a annoncé le parquet régional. "Des militaires russes ont procédé à des tirs d'artillerie sur la ville" a-t-il précisé. Une école et un centre culturel ont été détruits. Dix des blessés sont dans un état grave. Six autres personnes ont été tuées dans des tirs de bombes à sous-munitions dans un village à une cinquantaine de kilomètres au nord de Kharkiv, Kozacha Lopan.

Nouvelle frappe à Kiev

Les débris d'un missile abattu au-dessus de Kiev ont entraîné la mort d'au moins une personne et fait trois blessés, ont indiqué les services de secours ukrainiens, l'armée russe ne relâchant pas la pression autour de la capitale ukrainienne. Les troupes russes tentent toujours d'encercler la ville (voir carte ci-dessous) et ont multiplié depuis le début de la semaine les frappes contre des zones résidentielles, faisant au moins six morts.

 La bataille de Kiev (point de situation au 17 mars)
La bataille de Kiev (point de situation au 17 mars) © Visactu

Un "millier" de volontaires tchétchènes en route pour l'Ukraine

Le dirigeant de la république russe de Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, a assuré qu'un "millier" de volontaires tchétchènes sont en route pour aller combattre en Ukraine, trois semaines après le début de l'offensive de Moscou.

La situation diplomatique, les réactions internationales 

Les pourparlers se poursuivent 

Malgré la poursuite des bombardements, les discussions se poursuivent entre les deux camps. Selon le porte-parole du Kremlin, les négociateurs discutent désormais d'"un compromis", qui ferait de l'Ukraine un pays neutre, sur le modèle de la Suède et de l'Autriche. "Il y a des formules très concrètes qui, je pense, sont proches d'un accord", a souligné le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. "Mes priorités dans ces négociations sont claires : fin de la guerre, des garanties de sécurité, souveraineté, rétablissement de notre intégrité territoriale, des garanties réelles pour notre pays, une protection réelle pour notre pays", a détaillé le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans la soirée.

L'OMS dénonce les attaques militaires sur les infrastructures de santé 

L'Organisation mondiale de la santé a dénoncé les nombreuses attaques militaires sur les infrastructures de santé. "Le système de santé est devenu une cible. Cela commence à faire partie de la stratégie et des tactiques de la guerre. C'est totalement inacceptable, c'est contraire au droit humanitaire international", a déploré Michael Ryan, le chef des urgences de l'OMS.

Une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU ce jeudi 

Le Royaume-Uni, les Etats-Unis, l'Albanie, la France, la Norvège et l'Irlande ont demandé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU ce jeudi après-midi.

Le Kremlin rejette la décision de la Cour internationale de justice (CIJ)

La Cour internationale de justice (CIJ), plus haut tribunal de l'ONU, a ordonné mercredi à Moscou d'immédiatement interrompre ses opérations militaires en Ukraine, se disant "profondément préoccupée" par l'ampleur des combats. Ce jeudi matin, la Russie a rejetté la décision de la CIJ lui ordonnant de suspendre son offensive. La France a de son côté "salué"  la décision de la Cour internationale de justice et s'est dite prête à "intervenir" dans l'examen sur le fond des "graves violations" du droit international imputées à Moscou.

Zelensky ovationné par le Parlement allemand

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a reçu une ovation debout du Bundestag, le Parlement allemand, avant une intervention vidéo au cours de laquelle il a exhorté l'Allemagne à abattre le nouveau "Mur" érigé en Europe contre la liberté depuis l'invasion russe de l'Ukraine. "Un peuple est en train d'être détruit en Europe", a lancé Volodymyr Zelensky aux parlementaires. 

L'UE dénonce à son tour des "crimes de guerre"

Le ministre ukrainien de la Défense Oleksii Reznikov a appelé l'Union européenne à considérer Vladimir Poutine comme un "criminel de guerre", ce que l'UE a fait dans la journée via un communiqué du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell : "L'UE condamne dans les termes les plus fermes les forces armées russes et leurs mandataires, qui continuent de cibler la population civile et les infrastructures civiles ukrainiennes", a déclaré Josep Borrell, qui condamne les "graves violations du droit humanitaire" et les "crimes de guerre" commis par la Russie en Ukraine. Ses dirigeants devront rendre des comptes, a promis le chef de la diplomatie européenne.

La veille, le président américain Joe Biden a déclenché la fureur du Kremlin en qualifiant le président russe de "criminel de guerre" pour les bombardements de ses forces contre des villes ukrainiennes. Ce jeudi, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a réitéré cette qualification : "Cibler intentionnellement des civils est un crime de guerre. Après tant de destruction ces trois dernières semaines, je trouve difficile de conclure que les Russes font autre chose que cela", a-t-il dit lors d'une conférence de presse, tout en précisant que le processus juridique pour parvenir à une telle accusation formelle était toujours en cours.

La mission ExoMars suspendue

L'Agence spatiale européenne (ESA) a acté la suspension de la mission russo-européenne ExoMars à la suite de l'arrêt de la coopération avec l'agence spatiale russe Roskosmos en raison de la guerre en Ukraine, a-t-elle annoncé par communiqué à l'issue de son Conseil. La mission ExoMars prévoyait le lancement en septembre d'un rover de l'ESA à destination de la planète Mars, à l'aide d'un lanceur et d'un atterrisseur russes.

La solidarité avec le peuple ukrainien

Plus de trois millions d'Ukrainiens ont déjà pris les routes de l'exil, en grande majorité vers la Pologne.

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

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