Bolivie: le procès pour vandalisme sur une statue de Christophe Colomb relance le débat sur le passé colonial
Polémique en Bolivie après le vandalisme d’une statue de Christophe Colomb, en août dernier, par un groupe de militants indigènes. L’un des protagonistes, un jeune homme qui était monté sur la statue et avait enlevé son nez, sera jugé jeudi 17 mars au tribunal de La Paz, alors qu’il avait demandé à bénéficier de la justice indigène, instance qui diffère de la justice ordinaire.
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Avec notre correspondante à La Paz, Alice Campaignolle
L'image, en août 2021, avait marqué : un jeune homme en poncho et bonnet andin, perché en haut d’une statue de Christophe Colomb en plein centre de La Paz. Si les manifestants, des groupes autochtones commémorant la journée de la ruralité indigène, avaient essayé de déboulonner la statue, ils n’étaient parvenus qu’à lui casser le nez et peindre son visage en noir.
Le jeune homme en question s’appelle Santiago Mamani, il fait partie de la communauté aymara. Et depuis les faits, le maire de La Paz, Ivan Arias, a décidé de le poursuivre en justice. Les audiences pour vandalisme démarrent jeudi 17 mars. Mais pour le jeune indigène, tout cela va bien plus loin qu’un simple nez vandalisé : « Je défie le maire Ivan Arias de me mettre en prison ! L’histoire se répète, ils chercheront toujours à montrer leur supposé pouvoir. Mais ce qu’ils ne savent pas, c’est que nous sommes en train de nous rebeller de nouveau, c’est un avertissement. »
Les statues de Christophe Colomb, comme d’autres représentants de la colonisation espagnole, sont souvent l’objet d’outrages, notamment de graffitis. Exemple lors d’un rassemblement à La Paz, il y a quelques mois : la statue de la reine Isabelle la Catholique avait été rhabillée en cholita, du nom de ces femmes qui portent les multiples jupons traditionnels. Cela avait déjà suscité la polémique : le débat du passé colonial bolivien est encore loin d’être réglé.
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