Vaccin, CIA, "ombres au pouvoir" : la facette conspirationniste du candidat Jean Lassalle

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Vaccin, CIA, "ombres au pouvoir" : la facette conspirationniste du candidat Jean Lassalle

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Jean Lassalle est le candidat du parti Résistons! pour la présidentielle.
Jean Lassalle est le candidat du parti Résistons! pour la présidentielle.
© AFP - THOMAS COEX

Dans cette élection présidentielle, Jean Lassalle a l'étiquette du sympathique candidat et n'a eu aucune peine à récolter ses 500 parrainages. Mais derrière son image de "trublion de l'Assemblée nationale", le député s'est illustré ces dernières années par des déclarations aux tendances conspirationnistes.

"C'est Rothschild qui a décidé de l'élection d'Emmanuel Macron, avec monsieur Arnault et monsieur Niel." Mardi sur Sud Radio, Jean Lassalle a remis une pièce dans sa machine conspirationniste en pointant du doigt le pouvoir de la finance et des élites. Une obsession qui le tiraille depuis plusieurs années.

À moins d'un mois de la présidentielle, le député des Pyrénées-Atlantiques peut pourtant se targuer d'avoir l'étiquette du candidat sympathique, lui qui se présente comme l'homme politique des campagnes, des traditions et amuse la galerie au Palais Bourbon. Une recherche internet "Jean Lassalle Assemblée nationale" fait d'ailleurs figurer en bonne place "Jean Lassalle, le trublion de l'Assemblée nationale", "Quand Jean Lassalle fait pleurer de rire les députés", "Jean Lassalle en très grande forme à l'Assemblée". Jean Lassalle arrive ainsi en tête des candidats à la présidentielle avec qui les Français souhaiteraient boire une bière, selon un sondage de l'Ifop publié jeudi. Cette popularité lui a permis d'atteindre sans difficulté les 500 parrainages d'élus nécessaires au maintien de sa candidature pour l'élection présidentielle.

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Pour autant, il présente aussi une autre facette, sans doute moins connue. Outre les accusations d'agressions sexuelles le visant, Jean Lassalle a multiplié ces dernières années les déclarations à tendance complotiste. Sa posture vis à vis de Bachar el-Assad - qu'il a rencontré en 2017 - a également fait polémique.

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Jean Lassalle "pas sûr" que Bachar El-Assad ait bombardé son peuple

En janvier 2017, Jean Lassalle fait partie d'une délégation de députés partis en Syrie pour rencontrer le président Bachar el-Assad. Accusé de soutenir le régime du dictateur, il dénonce sur LCI des paroles "indignes" et répond : "Nous nous contentons, sauf quelques-uns, de deviser sur les plateaux de télévision et de tromper et trahir le peuple français."

Dans l'émission "On n'est pas couché", il assure ensuite avoir demandé au président syrien ce "que peut ressentir un homme lorsqu'il gaze sa propre population ?" Ce à quoi Bachar el-Assad lui aurait répondu : "Je ne vais pas essayer de vous convaincre en disant que je suis un humaniste, vous ne me croiriez pas mais si j'avais fait cela, est-ce que vous pensez que je pourrais rester encore à la tête de mon peuple ?" Une discussion qui semble convaincre le candidat à la présidentielle car interrogé sur les bombardements sur Alep, il répond : "Moi aussi j'ai cru qu'ils étaient avérés [...] Aujourd'hui je n'en suis pas sûr." "Ca en dit long sur le silence qui s'est abattu sur cette affaire dans les milieux politiques français", poursuit-il.

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En 2015, il s'était déjà rendu dans le pays avec une délégation de députés, qui avait salué l'intervention russe, allant à l'opposé de la position du gouvernement français de l'époque.

"C’est la CIA qui a voulu lancer ces Printemps arabes"

En décembre 2018, le député des Pyrénées-Atlantiques est invité à débattre du mouvement des Gilets jaunes sur le média en ligne BTLV avec les figures du mouvement Étienne Chouard et Philippe Pascot. Jean Lassalle reprend alors des thèmes complotistes en affirmant que "c’est la CIA entièrement qui a voulu lancer ces Printemps arabes pour mieux neutraliser et foutre en l’air des gens de façon à mettre le chaos absolu […] pour préparer cette globalisation qui permet à la finance de tout gérer", relève Conspiracy Watch, l'Observatoire du conspirationnisme.

L'ami de RT France

En 2017, en pleine campagne présidentielle, Jean Lassalle affirme pouvoir "tenir tête à Poutine et Trump". Deux ans plus tard, sa fermeté à l'égard du président russe s'est dissipée. Ce grand opposant à l'impérialisme américain se retrouve ainsi invité à plusieurs reprises sur la chaîne russe RT France pour intervenir sur la politique nationale et internationale. Son amitié avec RT France est telle qu'il est invité à fêter les deux ans de la chaîne en 2019, aux côtés d’Alexis Poulin, de Philippe Pascot et du Gilet jaune Jérôme Rodrigues.

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Adepte du covido-scepticisme

C'est avec la pandémie de Covid-19 que Jean Lassalle s'enfonce encore plus dans la complosphère. En novembre 2020, il prend la défense du documentaire controversé "Hold-up". "Ce documentaire soulève des interrogations non seulement sur la gestion de la crise du Covid mais aussi sur les immenses puissances financières et leur influence dans la marche du monde", explique le député. "En tant que citoyen, républicain et élu, j’ai ressenti l’impérieux devoir de le relayer afin de vous donner la possibilité de réfléchir par vous-même, en conscience", ajoute-t-il.

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Le député qualifie ainsi la "stratégie du tout-vaccin" d'"inefficace et dangereuse" et met en avant le "manque de recul" sur le vaccin. À ce sujet, il affirme sur RTL en février dernier que "des médecins s'interrogent sur le fait de savoir si cela [le vaccin] n'a pas abîmé mon cœur".

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Soutenu par la députée Martine Wonner

Ces dernières prises de position lui valent de recevoir le soutien de la députée Martine Wonner. La députée du Bas-Rhin a été exclue du groupe LREM à l'Assemblée nationale puis du groupe Libertés et territoires après ses contre-vérités sur l’hydroxychloroquine, les vaccins, les masques, la gravité de l’épidémie et son appel aux participants de la manifestation contre le pass sanitaire à "faire le siège des parlementaires" et à "envahir leurs permanences".

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"Qui sont-elles ces « ombres au pouvoir » ?"

Dans son ouvrage "Aurore ou crépuscule, résistons !" (Éd. Cherche midi), paru en juin 2020, Jean Lassalle dénonce les "puissants", le "système" et les "élites". Dans un chapitre consacré au "totalitarisme mou", il critique "l'économie globalisée" et pointe du doigt des "ombres au pouvoir" : "Une fois de plus, comme à la veille des heures sombres de notre histoire, tel Ponce Pilate, ce qui restait d’humanité chez les prétendus décideurs laissa faire", écrit-il. "Qui sont-elles ces « ombres au pouvoir » ? Qui tire les ficelles de cet univers globalisé ?" 

Il soumet alors le nom des GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) qui imposent "leur loi à la planète entière", avant d'évoquer "notre pouvoir politique d’abord, notre haute administration, notre banque et nos médias ensuite" qui "se voient contraints de refaire oligarchie". "Un pouvoir politique obsédé par le court terme, par les sondages, les élections, contraint de légiférer à longueur d’année sur des problèmes sociétaux sur lesquels il croit avoir encore la mainmise. Une haute administration à l’abri et aux ordres… des médias sous contrôle et terrorisés", écrit-il.

Pour Jean Lassalle, "la France est au bord de la guerre civile". "La démocratie s’est égarée. Et nous, cher compatriote, représentants de la Nation, nous ne constituons plus qu’un théâtre d’ombres. La haute administration a retrouvé, à quelques exceptions près, la place qui est la sienne en pareille circonstance : celle d’une courroie de transmission des puissants vers les puissants. La quasi-totalité des médias nationaux aux mains des nouveaux maîtres de la globalisation a renoncé à informer de manière compréhensible et objective. Nous sommes impuissants face à leur diktat", affirme le député.

"On nous ment, on nous raconte des balivernes"

Dans la même veine, Jean Lassalle estime qu'"on nous ment, on nous raconte des balivernes" sur Sud Radio en décembre dernier. Invité à réagir à la déclaration de candidature d'Éric Zemmour, il estime qu'il "porte une vraie colère", qu'il y a "une très grande méfiance à l'égard de tout ce qui est élite" et il dénonce "la folie furieuse des médias français" qui se jettent "sur lui [Éric Zemmour NRLD] pour dire du mal". Il n'a pour autant "rien de commun avec Zemmour", affirme-t-il, lorsqu'il est questionné sur l'accolade entre les deux hommes lors d'une manifestation de policiers.

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