EGALITELa victoire d'une nageuse américaine transgenre fait des vagues

Etats-Unis : La première victoire d’une nageuse transgenre aux championnats universitaires fait des vagues

EGALITELia Thomas a remporté la finale universitaire du 500 yards nage libre féminin, relançant le débat sur un possible avantage physiologique jugé injuste par certains
La nageuse universitaire américaine transgenre Lia Thomas, le 20 janvier 2022.
La nageuse universitaire américaine transgenre Lia Thomas, le 20 janvier 2022. - JOSH REYNOLDS/AP/SIPA / Pixpalace
Philippe Berry

P.B. avec AFP

Une première qui fait débat. La nageuse transgenre Lia Thomas a remporté jeudi la finale du 500 yards nage libre féminin (environ 457 mètres) du championnat universitaire américain de natation et de plongeon à Atlanta. Lia Thomas, qui représente l’université de Pennsylvanie, est devenue la première nageuse transgenre à remporter un titre universitaire (NCAA) en bouclant la finale en 4 min 33 sec 24, avec plus d’une seconde et demie d’avance sur Emma Weyant, deuxième en 4 min 34 sec 99. Elle sera aussi l’une des favorites du 200 yards vendredi.

Lia Thomas, qui avait concouru en tant qu’homme à Penn State, divise l’opinion. Certains estiment qu’elle bénéficie d’un avantage physiologique injuste, tandis que d’autres pensent qu’elle devrait être autorisée à concourir librement en tant que femme. L'ex-tenniswoman Martina Navratilova a estimé que la victoire de Lia Thomas avait besoin d'être accompagnée d'une «astérisque», et suggéré de créer une troisième catégorie ouverte aux athlètes trans et cisgenre.

« J’essaie de l’ignorer autant que possible », a réagi la championne universitaire, interrogée après la course sur la controverse autour de ses performances. « J’essaie de me concentrer sur ma natation, ce que je dois faire pour me préparer pour mes courses et j’essaie de bloquer tout le reste », a-t-elle ajouté. « Ça représente tout pour moi d’être ici, d’être avec deux de mes meilleurs amis et coéquipiers et de pouvoir concourir. »

Vifs débats

Pour être éligible, les nageuses universitaires transgenres doivent avoir subi un traitement hormonal depuis au moins un an pour abaisser leur taux de testostérone, afin de réduire leur taux d’hématocrite (pourcentage de globules rouges dans le sang), qui a un impact sur l’endurance. Mais un taux de testostérone réduit ne change pas certaines caractéristiques physiques (taille, pointure, largeur du bassin).

Aux Etats-Unis, le débat autour d’un possible avantage des athlètes transgenre est particulièrement virulent, notamment dans les médias conservateurs comme Fox News et le New York Post. Une coéquipière de Lia Thomas à l’université Penn state a également dénoncé un « avantage cardiopulmonaire injuste ».

Lia Thomas a-t-elle écrasé la compétition ? Pas complètement. En 4min33s24', elle termine avec 1,5 seconde d’avance sur sa dauphine. Mais elle reste à 2,5 secondes du record féminin de ce bassin et à 9 secondes du record universitaire de Katie Ledecky.

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