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Ukraine : à Kherson, les manifestants réprimés sous les balles russes

Ville du sud de l’Ukraine assiégée depuis deux semaines, Kherson a été le théâtre de plusieurs manifestations contre les occupants russes. Lundi 21 mars, face à la foule, l’armée russe a ouvert le feu et lancé des grenades lacrymogènes, ce dont témoignent plusieurs images. Au moins une personne a été blessée. 

Des manifestants s’avancent vers des troupes russes, avant de fuir sous les tirs et les grenades assourdissantes.
Des manifestants s’avancent vers des troupes russes, avant de fuir sous les tirs et les grenades assourdissantes. © Max Seddon
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Les images disponibles montrent que tout se passe rapidement. Des habitants de Kherson, en train de protester contre des troupes russes, s’avancent vers les militaires. Une grenade assourdissante détonne, puis deux, puis trois, puis des tirs d’arme à feu retentissent.

La scène se déroule sur et autour de la place Svobody ("Liberté" en Ukranien), à Kherson. Une caméra de vidéosurveillance filme en plan large les lieux : on peut voir les manifestants avancer pacifiquement vers les troupes russes, situées à l’angle nord-est de la place.

En bleu, la position des soldats russes, au nord-est de la place. Les manifestants, plus bas sur l’image, se dirigent en marchant vers eux.
En bleu, la position des soldats russes, au nord-est de la place. Les manifestants, plus bas sur l’image, se dirigent en marchant vers eux. © TPYXA

grâce une vidéo amateur reprise par un journaliste du Financial Times, qui montre la même scène, on peut synchroniser les images, pour montrer le déroulé des événements avec deux angles différents.

Deux vidéos qui ont été tournées au même moment. Nous les avons synchronisées, pour montrer la même scène sous deux angles différents. Crédit : TPYXA / Max Seddon

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Des soldats russes braquent des manifestants avec des armes à feu

Une troisième vidéo a été tournée après le début des détonations. On peut y voir des soldats russes pointer des armes type Kalashnikov en direction de la foule, qui fuit la place. Nous avons précisément géolocalisé la vidéo. Le déplacement des soldats russes, qui partent du nord-est de la place pour aller vers la foule, est identique à celui visible sur la caméra de vidéo surveillance. Aussi, le gaz lacrymogène est bien visible. Ceci permet d’affirmer qu’il s’agit de la même scène, tournée quelques instants plus tard.

Un soldat russe armé d’une arme type Kalachnikov (encadré en orange), qui braque son fusil d’assaut en direction de la foule qui fuit (en pointillés rouges).
Un soldat russe armé d’une arme type Kalachnikov (encadré en orange), qui braque son fusil d’assaut en direction de la foule qui fuit (en pointillés rouges). © @no_itsmyturn

Au moins un blessé suite à ces affrontements

Deux autres vidéos montrent un homme blessé à la jambe, qui saigne, en train d’être porté puis pris en charge par d’autres manifestants, toujours sur la place Svobody. Nous ne les publions pas en raison de leur caractère choquant. Faute d’images disponibles, il n’est pas possible d’établir les causes exactes de sa blessure.

Nous avons replacé les différents événements sur une vue aérienne, pour montrer leur déroulé avec un angle plus large.

En rouge, les angles de vues de la vidéo où l’on voit les soldats pointer leurs armes et celui de la vidéosurveillance. En bleu, les mouvements de troupes russes visibles sur les images.
En rouge, les angles de vues de la vidéo où l’on voit les soldats pointer leurs armes et celui de la vidéosurveillance. En bleu, les mouvements de troupes russes visibles sur les images. © Les Observateurs / Google Earth Pro

Nous n’avons aucune indication concernant le type de balles utilisées, réelles ou non-létales. De son côté, le procureur général de Kherson a annoncé qu’une personne avait été blessée. Une enquête a également été ouverte pour "violation des lois et coutumes de la guerre" (en vertu du Code pénal ukrainien), suite à l’usage par des forces armées russes de "grenades assourdissantes et d’armes à feu."

La veille, une manifestation avait également eu lieu. Des habitants de Kherson, venus en nombre sur la même place Svobody, avaient alors réussi à faire reculer un camion militaire russe, estampillé du désormais fameux signe "Z". 

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